Jean-Charles Tellier, président de la section A de l’Ordre national des pharmaciens, se félicite de l’évolution de la rémunération vers l’honoraire, tout en regrettant qu’elle vienne « si tard ». « C’est une révolution économique et une révolution dans les mentalités, affirme-t-il. Avec ce changement de rémunération, le pharmacien deviendra enfin un acteur de santé à part entière. »
Lucien Bennatan, président du groupement PHR, va plus loin. Il estime qu’il faut « totalement changer de logique et atteindre 60 % d’honoraires. Je ne veux plus être dépendant du prix des médicaments, martèle-t-il. J’espère même un jour qu’on atteindra 85 % d’honoraires, comme c’est le cas pour la pharmacie québécoise ». Il plaide notamment pour un honoraire « à la non-délivrance et pour une véritable politique de gestion de la petite pathologie. Il faudrait mettre en place un nouveau parcours de soins pour ces affections bénignes, en définissant une consultation pharmaceutique, préalable à celle du médecin. Le remboursement d’une consultation médicale serait conditionné au respect de ce parcours de soins », explique Lucien Bennatan.
De son côté, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), reste prudent. Il ne souhaite pas s’engager sur un objectif chiffré d’honoraires. « Pour le moment, nous avons déjà 25 % de forfait à la boîte. Il faut le conserver. En revanche, on ne peut pas décider de basculer d’un coup à l’honoraire, car on risquerait de casser l’économie de certaines officines, ce qui mettrait un coup d’arrêt à la réforme », estime-t-il, en rappelant que les trois syndicats jouent la carte de l’unité sur le sujet. « Nous serons confrontés à deux défis, précise Gilles Bonnefond : les pharmacies en milieu rural et les officines en surnombre. Pour ces dernières, il faudra trouver des portes de sortie, des outils, tels que le rachat-fermeture ou le regroupement. Actuellement, l’outil de regroupement n’est pas optimal. Les syndicats demandent une augmentation du nombre d’habitants requis pour ouvrir une deuxième pharmacie, ainsi qu’une indemnisation pour les pharmacies qui veulent fermer. Ce dédommagement pourrait être financé par les pharmaciens des alentours qui souhaitent ce regroupement. » Il souligne enfin la nécessité d’une restructuration du réseau « pour que l’ensemble des pharmacies répondent aux caractéristiques nécessaires à la mise en œuvre des nouvelles missions ».
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