En France, cinq millions de personnes ayant une pathologie psychiatrique suivent un traitement chronique par psychotropes (antidépresseurs/médicaments régulateurs de l'humeur ou anxiolytiques), pour un coût de six milliards d'euros.
Mais, selon un rapport de l’assurance-maladie, les psychotropes ne sont pas toujours prescrits de façon adéquate chez ce type de patient. En effet, dans près de la moitié des cas, la durée des traitements antidépresseurs est inférieure aux six mois recommandés et la consultation de suivi est trop tardive. Aussi l’assurance-maladie souhaite introduire une rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) relatif à cette prescription, pour les médecins traitants.
Réaffirmer la place du lithium
Par ailleurs, la prise en charge médicamenteuse des troubles bipolaires est bien loin des recommandations qui placent le lithium en première ligne. En effet, le lithium est prescrit dans moins de 5 % des cas. À la place, ce sont les antipsychotiques de seconde génération qui sont prescrits initialement dans la moitié des cas (48 %) - malgré le risque cardiovasculaire important associé à cette classe thérapeutique - ou un thymorégulateur conventionnel dans 42 % des cas, ou encore une association des deux dans 10 % des cas. Ensuite, ce sont le valproate (30 %) et la rispéridone (15 %) qui sont les plus prescrits.
L'assurance-maladie propose de définir avec l'ensemble des acteurs une stratégie pour améliorer la pertinence des prescriptions de psychotropes chez les bipolaires, et réaffirmer la place du lithium.
Dernier point d'inquiétude : l'augmentation de la consommation de méthylphénidate (Ritaline) en France chez les personnes avec un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDHA). L'assurance-maladie propose la constitution d'une cohorte de personnes TDHA traitées par Ritaline pour évaluer le traitement à long terme.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires