Depuis près de deux mois, rien ne va plus entre les 2 048 pharmaciens de la Belle province et leur gouvernement. En cause, les promesses non tenues par les pouvoirs publics qui s’étaient engagés à compenser la participation consentie par les pharmaciens à l’effort budgétaire (400 millions de dollars canadiens sur trois ans, soit 274 millions d'euros) par un déplafonnement de leurs remises sur le générique.
Le gouvernement revient désormais sur cet engagement et n'envisage de lever le plafonnement que dans neuf mois. Cette décision suscite la grogne de l’Association des pharmaciens propriétaires du Québec (AQPP) qui estime le manque à gagner pour la profession à 82 millions de dollars canadiens (56 millions d'euros). Si le ministre de la Santé s’obstine à refuser le dialogue, les pharmaciens prévoient « des moyens d’action » dont ils dévoileront la teneur au cours de la semaine prochaine.
Le président de l’AQPP, Jean Thiffault, affirme que les pharmaciens sont traités comme des professionnels « de seconde zone » alors qu’ils devraient être mieux « utilisés », et être autorisés à vacciner et à « déprescrire » des médicaments chez certains patients polymédiqués. Ces revendications risquent d’envenimer les relations avec les médecins qui refusent « de transférer leurs patients aux pharmaciens ». En vertu de la loi 41 qui permet aux officinaux de pratiquer des actes médicaux gratuits, ils se sont en effet vu confier, dans certaines régions, le suivi des patients sous anticoagulants moyennant une rémunération de 16 dollars par mois (11 euros), prise en charge, en partie, par les assurances.
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