Acteurs économiques importants de l’officine, les groupements ont eux aussi été auditionnés par la mission de l’IGAS. Là encore, le consensus semble absent. PHR d’un côté, le Collectif des groupements de l’autre, sont en désaccord sur les pistes à privilégier.
Lucien Bennatan, président du groupe PHR, propose en effet une refonte totale de la rémunération, qui devrait selon lui se composer à terme de 80 à 90 % d’honoraires et de 10 à 20 % de marge commerciale. Il préconise un déremboursement total des médicaments à prescription non obligatoire, avec une prise en charge par les complémentaires et un élargissement du champ de la CMU complémentaire pour les personnes à faible revenu. « Le pharmacien pourrait alors réaliser des prescriptions pour des médicaments à prescription facultative et toucherait 10 à 12 euros d’honoraires pour leur délivrance. » Concernant les médicaments à prescription obligatoire, Lucien Bennatan propose « soit une application de la MDL à deux tranches telle que proposée par les syndicats, soit une marge linéaire de 10 % couplée à un honoraire de 6 euros par ligne de prescription, que le médicament soit délivré ou non ». Il estime que « le rapport de l’IGAS sera sûrement sage et politiquement correct, mais très insuffisant ». « Le passage de la MDL à deux tranches serait un signe fort indiquant que la profession a été entendue, mais dans la situation actuelle de l’officine ce ne serait qu’un pansement sur une jambe de bois », conclut-il.
De son côté, le Collectif des groupements se dit « très agacé » par les propositions radicales de Lucien Bennatan. « Nous sommes en complet désaccord avec lui », affirme son président, Pascal Louis. « Les nouvelles missions ne doivent pas être intégrées à la rémunération, elles doivent venir en supplément », déclare-t-il. « Nous n’avons plus de marge d’erreur pour un changement trop brutal de la rémunération. Cela provoquerait de gros problèmes pour un nombre significatif d’officines et mettrait en danger l’ensemble du réseau. » Le Collectif privilégie plutôt une rémunération qui « resterait sur le principe d’une marge commerciale, couplée éventuellement à un transfert partiel d’une partie de la marge vers une rémunération à l’acte ». Cependant, Pascal Louis estime que cette part « ne devrait pas dépasser 20 à 25 % maximum ».
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