Entretiens pharmaceutiques, suivi des personnes âgées et dépistage du cancer colorectal étaient hier à l’ordre du jour de la cinquième séance des négociations conventionnelles. Et les premiers différends entre les syndicats et l'assurance-maladie sont apparus, notamment sur le volet rémunération.
Le métier du pharmacien était au cœur des discussions qui se sont tenues hier entre les représentants de la profession et l’assurance maladie. D’accord sur les principes, notamment sur la prévention des risques iatrogènes et sur la prise en charge spécifique de certaines populations, les partenaires de ces négociations font cependant état de divergences notoires en ce qui concerne la contrepartie financière pour le pharmacien.
Pour ce qui est des entretiens pharmaceutiques, notamment ceux intervenant à l’initiation de traitement de patients chroniques, les syndicats maintiennent leur position sur une revalorisation du forfait à au moins 50 euros par an. Par ailleurs, ils revendiquent davantage de marge de manœuvre pour le pharmacien. « Nous demandons plus de souplesse, il s’agit de pouvoir définir au cas par cas les objectifs à atteindre », expose Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Les représentants de la profession demeurent également inflexibles quant aux modalités du bilan de médication des personnes âgées. Pour eux, ce bilan doit être mis en place pour les ordonnances de cinq lignes ou plus, chez les personnes de plus de 65 ans en ALD, et de plus de 75 ans en général. De son côté, l’assurance-maladie reste campée sur sa position : elle fixe le seuil de cet acte aux prescriptions de dix lignes ou plus. Un non-sens pour les syndicats qui observent que ces ordonnances se raréfient au sein de leur patientèle. Pour Gilles Bonnefond, l'assurance-maladie fixe la barre trop haut et exclut ainsi des patients qui devraient être concernés selon les critères de la HAS.
Autre point d’achoppement lors de cette séance, la prise en compte du pharmacien dans la prévention et le dépistage du cancer colorectal. Une mission exercée dans de nombreux pays européens et à laquelle les officinaux Français veulent participer activement. Pour peu qu’ils soient rémunérés en conséquence. « Nous n’avons rien contre le fait de travailler en complémentarité avec les médecins, ni même de contribuer de manière indirecte à leur ROSP. Mais il faudrait pour cela que notre rémunération excède celle envisagée actuellement par l’assurance-maladie », explique Gilles Bonnefond. Selon lui, la rémunération avancée hier par l’assurance-maladie ne dépasse pas le prix d’un timbre-poste.
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