Depuis l’apparition du montant de l’honoraire sur les tickets de caisse en janvier 2014, les relations se sont détériorées de manière spectaculaire entre les équipes officinales néerlandaises et leurs patients. Cette mesure voulue par le législateur pour augmenter la transparence, a de nombreux effets indésirables. Prenant soudain conscience qu’ils paient pour le conseil reçu lors de la délivrance de leur médicament, les patients néerlandais protestent violemment et contestent même cet honoraire.
Les cas d’agression ont été multipliés par cinq selon un sondage mené par l’institut indépendant pour la pratique et la politique de la pharmacie (SIR) pour l’organisation des pharmaciens néerlandais (KNMP) auprès de 741 employés de pharmacie (pharmaciens assistants et préparateurs). « Les gens se bouchent les oreilles et ne veulent pas entendre nos conseils afin de ne pas avoir à payer », témoigne un assistant. Le ton monte au comptoir et les menaces physiques ne sont pas rares, selon d’autres propos recueillis par l’enquête.
En corrélation, la satisfaction au travail des assistants et des préparateurs a chuté de 80 à 20 % depuis l’entrée en vigueur de cette mesure. Même chose pour la qualité de la relation au patient qui n’est plus considérée comme bonne que dans 25 % des cas, contre 80 % auparavant. Les sujets financiers constituent désormais 28 % des questions posées au comptoir. L’existence de l’honoraire pour le conseil qui fait l’objet de 37 % de ces réclamations, arrive au premier rang des récriminations, bien avant le prix du médicament et le montant du ticket modérateur. « Cela ne peut pas continuer », déclare Gerben Klein, président de la KNMP déplorant que les salariés des officines passent leur temps à expliquer la répartition des coûts et la politique gouvernementale.
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