Sécurisation des échanges dans le cadre de l’interprofessionnalité, simplification du parcours patient, mais aussi accès au DMP, à l’e-carte Vitale, à France Santé connect et demain application de l’e prescription : les facettes du développement numérique à l’officine, prévues au Ségur de la santé, sont nombreuses.
Pour faire face à ces investissements parfois lourds, les titulaires pourront compter sur l’aide de l’État. « Une enveloppe de plusieurs dizaines de millions d’euros sera mise à disposition du réseau officinal, y compris pour simplifier l’accès aux bases SI-DEP, SI-VAC ou Ameli Pro », annonce Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ajoutant qu’il a expressément demandé l’inscription d’une ligne « pour le financement de la sérialisation ». La délégation ministérielle au numérique en santé (DNS), qui assure le pilotage de l'ensemble des chantiers de transformation prévus, a commencé la consultation de tous les acteurs, syndicats des professionnels de santé et éditeurs de logiciel. Environ 300 millions d’euros devraient être ainsi dégagés pour l’ensemble des professionnels de santé libéraux.
Des coûts d'implémentation à l'officine
Afin de pouvoir ajuster le montant de l’enveloppe dédiée aux pharmaciens aux besoins de la profession, la FSPF a lancé un sondage en ligne pour recenser les dépenses actuelles du poste informatique à l’officine (équipements et matériels exclus). Les pharmaciens sont invités à décliner le nom de leur éditeur de LGO (logiciel de gestion d’officine), le montant payé par poste pour l’utilisation de la licence, la durée d’amortissement de cette licence, ou encore le montant de l’abonnement au support et de la maintenance applicative. De même, il leur est demandé de renseigner leur organisme concentrateur technique, le montant de leur abonnement à la base de données médicaments, ou encore le montant de la connexion au concentrateur tiers payant.
Autant de données qui permettront d’évaluer le budget informatique actuel de l’officine, alors même que l’aide du ministère sera accordée pour une mise à jour des logiciels de gestion des officines aux normes du « Ségur ». Il n’est bien sûr pas question d’une mise à jour classique, prévue dans les contrats de maintenance, précise Denis Supplisson, directeur général délégué et directeur de l'activité pharmacie de Pharmagest Interactive : « Le coût de maintenance applicative comprend l’intégration des évolutions réglementaires prévues et souvent récurrentes, ainsi que quelques évolutions inhérentes au service de l’éditeur. » « En revanche, poursuit-il, quand il faut intégrer de nouvelles fonctions non prévisibles et sur lesquelles nous n’avions, en tant qu’éditeurs, aucune visibilité, comme cela est le cas avec les mises en conformité du Ségur, cela demande des journées de développement supplémentaires. »
Denis Supplisson note par ailleurs qu’à la différence des autres professionnels de santé, les pharmaciens requièrent un poste formation plus important. Car, explique-t-il, pour assurer la nouvelle fonctionnalité au sein d’une pharmacie, il faut fournir un effort d’implémentation auprès de chaque collaborateur de l’équipe officinale.
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