Le Quotidien du pharmacien.- Dans le cadre de la livraison à domicile, les pharmaciens soulignent fréquemment la difficulté à récupérer l’ordonnance. Il n’est pas rare qu’ils fassent des allers-retours entre l’officine et le domicile du patient. L’arrivée de la e-prescription va-t-elle résoudre ce problème ?
Jean-François Guillerm.- Effectivement, dès lors que le médecin va pouvoir déposer l’ordonnance dans l’espace patient et que nous pourrons ainsi la récupérer, la livraison des médicaments en sera facilitée et améliorée.
Alors que les sociétés de livraison de médicaments à domicile se multiplient, les pharmaciens n’ont-ils pas le sentiment d’être court-circuités ?
C’est un service que je propose, pour ma part, depuis 15 ans. J’estime que le pharmacien a toute sa place dans la dispensation du début à la fin. Il ne fait aucun doute que la profession aimerait être considérée pour ce service qu’elle rend de manière payante ou gratuite, la rémunération étant laissée à la discrétion de chaque titulaire.
Mais tandis que ces sociétés peuvent communiquer sur leurs activités, ce service rendu par le pharmacien à ses propres patients reste dans l’ombre…
De fait, étant tenus à notre code de déontologie, nous ne pouvons pas communiquer comme ces sociétés. Il me semble cependant essentiel de pouvoir informer nos patients sur nos services et nos missions. Et nous devrions pouvoir le faire avec un peu plus de liberté. En effet, actuellement nous pouvons communiquer uniquement dans le périmètre de l’officine et sur la vitrine. Que ce soit au sujet de la livraison ou de la téléconsultation, ou de tout autre service. Par conséquent, cette information reste souvent inaccessible aux habitants de la zone de chalandise de l’officine. Il arrive ainsi qu’au comptoir, des patients s’étonnent d’apprendre que nous faisons de la livraison. Ils sont intéressés, notamment pour leurs parents âgés qui ne peuvent se déplacer. Mais autant je suis pour le droit d’informer, autant je me bats contre le racolage, y compris celui de certains confrères… Notre code de déontologie rappelle le principe d'agir avec « tact et mesure ».
Quelles en sont les limites ?
En tout état de cause, nous ne voulons pas communiquer comme ces sociétés. Nous nous sommes battus pour nos missions, pour réaliser la vaccination, les tests… Ce n’est pas pour tomber dans les travers d’une publicité tout support disproportionnée qui nuirait à l’image de notre profession. Et entretiendrait les amalgames. Le pharmacien doit garder sa place dans la prise en charge du patient, il doit respecter les missions qui lui sont confiées. C’est une question de dignité.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires