Afin de lutter contre de futures flambées de variole du singe et autres pathologies provoquées par les orthopoxvirus, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de constituer des stocks de vaccins anti-variole et d'ouvrir la possibilité de vaccination aux personnels de santé, même en l'absence de menace spécifique.
Depuis la fin de la vaccination obligatoire contre la variole en 1979, qui a entraîné une baisse de l'immunité vaccinale de la population face aux orthopoxvirus, les autorités redoutent la possible résurgence d'épidémies dues à ces derniers, comme la variole du singe, depuis rebaptisée « mpox ».
La HAS a donc mis à jour la stratégie vaccinale à adopter face aux orthopoxvirus, « sur la base de l’expérience acquise lors des épidémies récentes de Covid-19 et de mpox, et en tenant compte de la disponibilité récente d’un vaccin antivariolique de 3e génération ».
Au vu de l'efficacité prouvée des vaccins de 3e génération (efficacité entre 76 et 87 % après une première dose, y compris en post-exposition contre les formes graves et les décès), la HAS recommande de constituer des stocks stratégiques de ces vaccins, afin de permettre la mise en place rapide d’une campagne de vaccination réactive, « y compris à large échelle si le niveau de menace le justifie ».
L'institution recommande d’ouvrir la possibilité de vaccination sur la base du volontariat aux personnels de santé, même en l’absence de menace spécifique. Elle recommande également des stratégies différentes selon le type d’épidémie et son niveau d’urgence.
Ainsi, face à une épidémie de variole, la HAS recommande la vaccination des intervenants de première ligne et la mise en place d’une vaccination « en anneaux » autour des cas. La HAS n'écarte pas une vaccination généralisée à l’échelle d’une région, voire du pays, en cas d'épidémie de grande ampleur.
En cas d'épidémie de mpox, la HAS préconise une stratégie de vaccination post-exposition pour les personnes adultes contacts à risque, ainsi que la vaccination préventive des personnes à haut risque d'exposition (y compris les personnels de santé). La première dose doit être administrée dans les 4 jours après le contact à risque, idéalement, et 14 jours après au plus tard. Toutefois, « pour les personnes ayant bénéficié d’une vaccination antivariolique avec un vaccin de 1re génération avant 1980 et répondant à la définition de contacts à risque, une seule dose de vaccin doit être administrée », affirme la HAS.
Enfin, dans le cadre d'une situation de tension d'approvisionnement des vaccins, la HAS suggère d'envisager la vaccination intradermique, dans la mesure où cette dernière nécessite une dose de vaccin 5 à 10 fois inférieure à la voie sous-cutanée. Elle rappelle toutefois l'importance de son application par des professionnels de santé formés expérimentés, afin de réduire le risque de mésusage au moment de l’injection.
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