L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a publié hier la première base de données de toutes les substances contenues dans les produits du tabac et du vapotage vendus en France. Une première en Europe.
L’ANSES peut se targuer d’être la première agence en Europe à avoir réalisé ce travail d’analyse et de mise à disposition auprès des consommateurs, et ainsi de faire de la France le premier État membre à publier autant d’informations sur les produits du tabac et du vapotage. Ce sont en effet plus de 3 000 produits du tabac (cigarettes, cigares, cigarillos) et plus de 33 000 produits du vapotage (flacons ou cartouches de e-liquides principalement) qui sont passés entre ses fourches caudines. « Cette analyse a permis de relever des incohérences et non-conformités dans les déclarations dont les fabricants ont été informés afin qu'ils prennent les mesures correctives adaptées », précise l’ANSES. Des rares cas d’additifs interdits ont aussi été identifiés telles que des vitamines et des substances aux propriétés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
Au final, plus de 850 additifs ont été référencés pour les produits du tabac et une liste inédite de près de 1 200 substances a été constituée pour les produits de vapotage. Pour les produits du tabac, le nombre d’additifs varie d’un seul pour les cigares à une trentaine en moyenne pour les cigarettes, voire plus pour le tabac à pipe. Ils sont utilisés pour renforcer l’arôme ou le goût et pour faciliter l’initiation au tabac. Quant aux e-liquides, ils peuvent comporter jusqu’à 15 substances aromatisantes dont les plus fréquentes sont des dérivés de vanilline, maltol, menthol et des esters aux odeurs fruitées. Ils contiennent également un support de dilution à base de propylène-glycol et/ou de glycérol, des sucres édulcorants et des acides utilisés dans les sels de nicotine et des extraits de plantes.
Par ailleurs, l’ANSES a dévoilé hier une enquête menée à sa demande par l’institut BVA en février dernier, montrant que 63 % des vapoteurs fument toujours en parallèle, dont 43 % sont des fumeurs quotidiens (au moins une cigarette par jour). Parmi les 37 % de vapoteurs exclusifs, la quasi-totalité (34 % sur 37 %) est constituée d'anciens fumeurs, tandis que 3 % des 37 % indiquent n'avoir jamais fumé ou une fois seulement « pour essayer ». Les trois quarts des vapoteurs utilisent leur cigarette électronique tous les jours et 58 % vapotent depuis « au moins deux ans ». Seuls 36 % ont l'intention de moins vapoter ou d'arrêter de vapoter dans les 12 prochains mois. Pourtant, 68 % des vapoteurs indiquent utiliser l’e-cigarette pour arrêter de fumer. Pour 36 % d’entre eux, le choix de la vape s’appuie d’abord sur le souhait de payer « moins cher », tandis que pour 30 %, c’est parce qu'ils estiment que la cigarette électronique est « meilleure pour la santé » que le tabac. À noter que plus du tiers des vapoteurs utilise des produits sans nicotine, dont 21 % exclusivement, et qu'un tiers déclare fabriquer exclusivement ou souvent leur e-liquide, dont plus de 60 % pour des raisons économiques.
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