Et si l'HTA était une chance

Un discours positif pour inciter au dépistage et au traitement

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Publié le 06/06/2019
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Le 17 mai dernier était la journée mondiale de l’hypertension artérielle. L’occasion pour le Groupe hospitalier Paris-St Joseph, nouvellement labellisé centre d’excellence en hypertension artérielle, d’ouvrir ses portes au grand public et de délivrer des messages positifs.
HTA

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Crédit photo : Phanie

« L’hypertension artérielle est le meilleur moyen de rentrer dans la maladie cardiovasculaire, car les patients peuvent bénéficier de traitements qui ont fait leurs preuves », a souligné le Pr Jean-Jacques Mourad, chef du service de médecine interne et coordinateur du centre d’excellence en HTA. Un label européen que vient d’obtenir le Groupe hospitalier Paris-St-Joseph -une première pour un centre privé francilien-, dont 14 des services sont impliqués dans l’HTA.

« Le dépistage de l’HTA donne en effet accès à une prise en charge, qu’elle soit médicamenteuse ou non, qui permet de réduire le risque de décès cardiovasculaire », a poursuivi le Pr Mourad.

Facteurs environnementaux, âge, sexe…

L’augmentation progressive de la pression artérielle systolique avec l’âge traduit le plus souvent le vieillissement des artères, influencé par différents facteurs : génétiques, dont le poids reste globalement peu important, et surtout environnementaux, avec des facteurs favorisants comme la sédentarité et la prise de poids et des facteurs de toxicité plus directe que sont le tabagisme, le diabète et l’hypercholestérolémie.

« On observe d’ailleurs actuellement une entrée plus précoce dans la maladie hypertensive, dès l’âge de 40 à 50 ans, notamment chez les femmes qui fument, prennent du poids, sont sédentaires et ont du stress au travail », a précisé le Pr Mourad. Il est essentiel de dépister tôt l’HTA, par une mesure tensionnelle au moins annuelle à partir de l’âge de 40 ans, voire plus tôt en cas d’antécédents familiaux ou de modifications du mode de vie.

L’HTA est le premier facteur de risque d’AVC et de démence. Il faut agir tôt car le niveau de pression artérielle à l’âge de 50 ans est corrélé au risque de démence à 80 ans.

Le traitement antihypertenseur est ainsi un traitement anti-âge au sens propre : une HTA dépistée et traitée à l’âge de 50 ans offre une espérance de vie identique à celle de la population générale. À l’inverse, une HTA non traitée induit en moyenne une perte de 7 ans d’espérance de vie.

Un message essentiel à destination du public, alors que la démonstration des bénéfices d’une démarche de prévention est toujours difficile, puisque les événements évités ne sont pas matérialisables.

Journées portes ouvertes du Groupe hospitalier Paris-St-Joseph, 17 mai 2019. Conférence « L’HTA, une bonne nouvelle», par le Pr Jean-Jacques Mourad.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3525