Alors que syndicats et manifestants sont à nouveau dans la rue ce mardi, les représentants de la profession devaient rencontrer cet après-midi un membre du cabinet de Jean-Paul Delevoye, le Haut-Commissaire aux retraites ayant démissionné de ses fonctions, le 16 décembre.
Les pharmaciens ne se joindront pas – officiellement du moins — aux cortèges dans les rues de la capitale et autres villes françaises. Toutefois, les syndicats de la profession maintiennent leurs revendications en matière de retraite. Ils devraient avoir l’occasion de les exprimer au cours de l’après-midi auprès du Haut-commissariat aux retraites.
Pour Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), un point est d’ores et déjà acquis, la profession a obtenu des garanties quant à la préservation des réserves de son régime de retraite complémentaire par capitalisation. Il reste à convaincre sur le volet de la conservation des réserves effectuées au titre du régime par répartition. « S’il y a eu des " surréserves " grâce à une gestion très prudentielle, il n’y a aucune raison pour qu’elles nous échappent. Il faut que la bonne gestion soit reconnue », affirme Gilles Bonnefond, rappelant que ces « surréserves » doivent être évaluées.
Deuxième point sur lequel le président de l’USPO est bien décidé à ne pas transiger : l’accès des pharmaciens à l’avantage social vieillesse (ASV), retraite surcomplémentaire destinée aux professions médicales libérales, initialement conçue pour inciter les professionnels de santé à se conventionner. Or les pharmaciens sont la seule profession de santé disposant d’une convention avec l’assurance-maladie à ne pas en bénéficier. « Une situation qui pouvait se justifier autrefois car les pharmaciens ne détenaient pas de convention métier mais qui est désormais caduque, puisqu'une part de notre rémunération dépend de la convention », indique Gilles Bonnefond, bien décidé à porter auprès de l’assurance-maladie, « en toute légitimité », ce principe d’égalité avec les autres professionnels de santé. Enfin, troisième revendication : faire reconnaître la pénibilité du métier de pharmacien, astreint à des gardes obligatoires, si jamais ce critère, supprimé en 2018, venait à être réintégré dans la réforme.
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), émet pour sa part des doutes quant à la future gouvernance du régime de retraite, rappelant que les professionnels libéraux de santé ont l’expertise nécessaire pour gérer au mieux, collectivement dans leurs champs d’activité, leurs retraites. « Cette réforme nous enlève cette capacité d’autodétermination sans apporter de plus-value tangible », déclare-t-il. Selon lui, une inconnue pèse sur la perte d’expertise que les organisations professionnelles subiront.
Outre des craintes concernant la disparition des dispositifs de type « régime capitalisation » ou « régime invalidité décès », le président de la FSPF estime qu’une inconnue subsiste quant à la solvabilisation partielle par l’assurance-maladie des retraites. « Le mécanisme de ce dispositif doit être explicitement intégré au projet de réforme », affirme-t-il. Enfin, Philippe Besset demande des garanties sur la prise en compte de la maternité : « Il faut que des simulations chiffrées démontrent que la substitution des trimestres actuellement attribués par enfant, par l’octroi d’un nombre de points du régime universel, n’entraînera pas de minoration du montant de la pension de retraite de nos consœurs ».
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