À la question « Êtes-vous pour ou contre la suppression des noms de marque pour l'OTC ? », 54 % des internautes se déclarent « pour » et 46 % « contre ».
Pourquoi certains sont-ils opposés à la disparition des marques ? « Le patient ne s'y retrouverait pas », craint ainsi Marie-Antoinette. « Le patient s'y retrouvera très bien, estime à l'inverse Luc, car cela fait dix ans que nous lui délivrons ses traitements en DCI, que de plus en plus de médecins prescrivent en DCI et que le pharmacien va de nouveau être le référent pour les médicaments au lieu d'être le vendeur pour des labos qui ne pensent que volumes, implantations, corner et sell-out au détriment de la santé du malade. » « Les patients éduqués s'y retrouvent, pas tous », tempère Dr Gnon, qui considère que la dispensation de certains produits mentionnant seulement la DCI peut s’avérer délicate. Il plaide donc avant tout pour la suppression des marques ombrelles « pour cause de confusion ».
Édouard, lui, se montre plutôt perplexe entre « les prix exagérés des produits à forte notoriété » et « les petits prix des spécialités en DCI que certains confrères vont brader sans vergogne », tandis que Jean-Philippe se dit pour la disparition des noms de marque à 100 %. « La politique commerciale des labos fait que pour obtenir un semblant de remise sur les produits à forte notoriété, il nous faut référencer ces marques ombrelles, déplore-t-il. Marques ombrelles qui, selon le discours bien rodé du représentant, fonctionneront d'autant bien que le labo a investi dans un méga plan pub média pour aider les pharmaciens. » Or « lorsqu'un labo investit dans la pub, ça ne me fait absolument pas rêver car je vois se profiler une augmentation significative du prix catalogue (que je ne pourrai pas toujours répercuter) pour financer le plan pub », explique ce confrère.
Du côté des syndicats, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) plaide pour un encadrement plus strict des marques ombrelles. « En effet, les laboratoires exploitent la notoriété de leurs marques de médicaments grand public pour commercialiser sous une marque ombrelle des dispositifs médicaux (DM) de formulation différente, ce qui entraîne une double tromperie, d’une part par le taux de TVA qui passe de 10 à 20 %, mais qui surtout entraîne une confusion du patient, qui voit des DM sur les linéaires de la grande distribution, et pense acheter des médicaments », explique le syndicat. Après la publication par le magazine « 60 millions de consommateurs » d'une nouvelle « liste noire » des médicaments d’automédication en novembre dernier, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a réitéré sa demande de suppression pure et simple des marques ombrelles, « lorsqu’elles sont à la fois médicament et dispositif médical ». Pascal Brossard, vice-président de l’Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA), ne partage pas cet avis. Même s’il reconnaît que des ajustements sont nécessaires afin d’améliorer la sécurité des consommateurs avec les marques ombrelles, il s’inquiète plus largement de la disparition des marques au profit du principe actif qui, selon lui, va causer une grande confusion auprès des patients, mais aussi des équipes officinales.
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