Les 700 000 patients chroniques qui n'ont pas de médecin traitant (soit 5 % de l'ensemble des patients en ALD) vont être contactés par l'assurance-maladie à partir de cette semaine afin d'être mis en relation avec des généralistes.
Symptôme de la désertification médicale et des difficultés d'accès aux médecins généralistes, 700 000 personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, psychiatriques, de cancers ou encore de diabète n'ont pas de médecin traitant en France. Une situation particulièrement problématique pour ces patients qui ont besoin d'un suivi régulier sous peine de voir leur pathologie s'aggraver. À partir de cette semaine, la CNAM va contacter individuellement les patients en affection longue durée (ALD) qui n'ont pas de médecin traitant, et ce dans l'ensemble des départements. En parallèle, tous les généralistes recevront par messagerie sécurisée la liste des patients en ALD qu'ils voient régulièrement sans être leur médecin traitant pour autant. Les premières mises en relation concrètes entre médecins et patients devraient avoir lieu dès le mois de mai, selon la CNAM.
Cette initiative, jugée prioritaire par l'assurance-maladie, fait suite à une première expérimentation menée dans le Val-de-Marne. Dans ce département d'Île-de-France, les conseillers de la CNAM ont déjà commencé à contacter les 8 000 patients chroniques concernés. Pour chaque cas, l'objectif est de trouver un praticien proche du domicile du patient afin qu'il devienne leur médecin traitant. Pour y parvenir, les agents de la CNAM utilisent un fichier qui regroupe l'ensemble des généralistes qui ont donné leur accord pour prendre en charge de nouveaux patients. L'objectif est donc désormais d'étendre ce procédé à l'ensemble du territoire.
En plus de trouver une solution aux patients en ALD sans médecin traitant, la CNAM veut aussi empêcher que la situation ne continue à se détériorer dans les mois à venir. Si rien n'est fait, « on sera à 800 000 patients chroniques sans médecin traitant d'ici à la fin de l'année », alerte Marguerite Cazeneuve sur « Franceinfo ». La directrice déléguée de la CNAM estime qu'il est « urgent d'inverser la tendance ». L'action entreprise par l'assurance-maladie sera bien sûr basée « sur le volontariat », ajoute-t-elle. Les patients chroniques contactés ne seront pas obligés de choisir un médecin traitant et ces derniers ne seront pas contraints d'élargir leur patientèle s'ils estiment ne pas être en mesure de le faire.
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