Le retour au travail de certaines personnes vulnérables face au Covid-19, officialisé par un décret gouvernemental, suscite inquiétudes et réserves chez les associations de patients et parmi les professionnels de santé.
Depuis le 1er septembre, la liste des pathologies ouvrant la possibilité de bénéficier d’un chômage partiel en raison d'un risque de développer une forme grave de Covid-19 a été réduite, selon un décret publié au « Journal officiel » du 30 août. Ainsi, sont exclues les personnes ayant une obésité avec IMC > 30, les personnes de plus de 65 ans bien portantes, celles ayant des antécédents cardiovasculaires (HTA compliquée, antécédents de chirurgie cardiaque…), les diabétiques et les femmes enceintes au 3e trimestre de grossesse, ainsi que les salariés partageant le domicile d’une personne vulnérable. Toutes ces personnes doivent donc reprendre le chemin du travail, avec des précautions sanitaires renforcées.
Ce qui n’est pas pour plaire à tout le monde. Plusieurs associations de malades (France assos santé, Ligue contre l’obésité, Renaloo…) ont interpellé le ministre de la Santé, et un collectif de patients lui a adressé une pétition qui a récolté plus de 19 000 signatures. Tous demandent à ce que soit prolongé le chômage partiel pour personnes vulnérables dans les mêmes conditions qu’avant le décret, et jusqu’à la fin de l’année 2020. Côté médecins, la Société de pneumologie de langue française (SPLF) déplore que soient « exclus de facto les patients insuffisants respiratoires chroniques au sens large. Un oubli qui pourrait avoir de graves répercussions ».
Malgré ces réserves, aucun changement n’est prévu. « Sauf évolution des recommandations sanitaires, il n’est pas envisagé de modifier le dispositif », a indiqué le ministère de la Santé.
En revanche le décret a maintenu le système d'indemnisation pour les salariés les plus vulnérables : les malades atteints d'un cancer évolutif, d'une immunodépression, d'une insuffisance rénale chronique sévère, les dialysés et les personnes de plus de 65 ans présentant un diabète associé à une obésité ou à des complications micro ou macrovasculaires.
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