À deux jours de la réouverture des négociations sur la rémunération des pharmaciens par l’assurance-maladie, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) Gilles Bonnefond dévoile à mots couverts ce qu’il compte proposer.
À ses yeux, c’est une opportunité. Ce retour à la négociation était même l’un de ses vœux, après que l’assurance-maladie a annoncé dès juillet un « trop perçu » de la profession de 150 millions d’euros (lire notre article « abonné »). « La Direction de la Sécurité sociale (DSS) envisageait de toucher à l’arrêté de marge pour compenser la surperformance de notre réforme », se souvient Gilles Bonnefond. Un non-sens pour l’USPO. « Nous ne voulons pas que les pouvoirs publics, à travers ses différentes autorités, écrasent la négociation conventionnelle, et nous avons expliqué que nous étions prêts à discuter pour trouver une solution équilibrée dans le cadre conventionnel. Nous avons obtenu gain de cause ! »
En rouvrant les négociations, la CNAM compte donc récupérer ce qu’elle considère comme un trop-perçu. Mais pour Gilles Bonnefond, c’est surtout « l’occasion d’aller plus loin dans la réforme ». Sans entrer dans le détail, dont il réserve la primeur au directeur de l’assurance-maladie Nicolas Revel, jeudi prochain, il espère « renforcer le pharmacien impliqué dans le bon usage du médicament en continuant à le désensibiliser des prix et des volumes ».
En outre, ces « négociations d’ajustement » visent aussi un rééquilibrage entre régime obligatoire et régime complémentaire. Car, selon Gilles Bonnefond, les honoraires qui ont prospéré sont ceux liés aux médicaments spécifiques et aux personnes âgées, concernant en majorité des patients en ALD, bénéficiant donc d’une prise en charge à 100 % par le seul régime obligatoire.
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