Le Quotidien du pharmacien. Les groupements sont-ils connus et identifiés par les étudiants ?
Nassim Mekeddem. Ils en connaissent quelques-uns certes, mais en règle générale on peut dire qu’il y a une grande méconnaissance sur ce que les groupements peuvent apporter aux pharmaciens. D’ailleurs, fait significatif, il n’est pas rare que les étudiants non-initiés parlent de « marque ». Ils disent ainsi, ce pharmacien appartient à telle marque, souvent en pensant qu’il s’agit d’une franchise. Les étudiants sont par ailleurs encore loin de connaître les différents statuts juridiques des groupements et ce qui se cache derrière les GIE, les associations, les coopératives, SARL etc. Sans parler du contenu.
Les étudiants ignorent le plus souvent les fonctions d’un groupement. Moi-même je dois reconnaître que, jusqu’à mon premier stage, j’ignorai tout des groupements. Et lors de mon premier contact avec l’officine, quand j’ai fait connaissance du groupement auquel appartenait mon maître de stage, j’ai juste pensé que sa fonction était de permettre de meilleurs prix. Ce n’est que par la suite, à force de pratiquer, que j’ai découvert d’autres groupements. J’ai ainsi peu à peu discerné les différences entre groupements. Certains me sont alors apparus comme concentrés sur l’achat, d’autres au contraire, plus en soutien du pharmacien dans son cœur de métier, axés sur la formation, sur le métier, sur les entretiens thérapeutiques…
Qu’attendent les étudiants des groupements ?
Nassim Mekeddem. Ce qui ressort essentiellement est que le groupement aide à l’installation. En deuxième position, les étudiants citent le rôle de la centrale d’achats. En résumé, il s’agit d’une image axée sur l’aspect économique de la pharmacie. Le diplômé qui arrive sur le marché et souhaite s’installer a peu de notion des aspects juridiques. Dans leur ensemble les étudiants souhaitent un soutien dans le fonctionnement de l’entreprise qu’est l’officine, le management, etc. Mais l’étudiant souhaite bien exercer son métier, et s’il désire qu’on lui parle capital, marge, chiffre d’affaires et volume, il est également à la recherche de solutions en back-office, qui lui permettront de se recentrer sur son métier. Son choix pour l’un ou l’autre groupement ou enseigne sera orienté par sa propre vision de la pharmacie et de son métier.
Certains groupements multiplient les contacts, voire les interventions dans les facultés de pharmacie. L’ANEPF est-elle prête à nouer des partenariats ?
Nassim Mekeddem. Si nous avons quelques partenariats avec des groupements, jamais nous ne les avons introduits dans les facultés. Même si cela nous apparaît intéressant de présenter les fonctions des groupements et les intérêts d’une adhésion aux étudiants, il est clair que nous ne privilégierions pas un groupement spécifique. Bien davantage, nous opterions pour la solution d’une représentation des groupements. Nous souhaitons en effet préserver notre indépendance, Cette décision doit être le reflet d’une démarche et d’une réflexion personnelle, propre à chaque étudiant.
On pourrait ainsi s’imaginer concevoir un tour de France en collaboration avec des représentants des collectifs rassemblant les différents groupements, à l’image du tour de France que nous effectuons actuellement en partenariat avec le LEEM, pour l’industrie, ou avec l’AFIPA, pour l’automédication.
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