La Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA) salue le rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) rapportant une hausse de la consommation de médicaments psychotropes chez les enfants. Mais elle s'inquiète des conséquences sanitaires d'une présentation qu'elle estime trop alarmiste.
Dans son dernier rapport, rendu public le 13 mars, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) s'inquiétait du recours de plus en plus fréquent aux médicaments psychotropes chez les enfants, au point de concerner « jusqu'à 5 % de la population pédiatrique » et de faire de la France l'un des pays les plus prescripteurs d'Europe.
Dans un communiqué, la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA) a exprimé son soutien envers les démarches du HCFEA, dont elle approuve les propositions pour améliorer la prise en charge des enfants et des adolescents. Elle considère toutefois que son rapport est à même de provoquer « une compréhension erronée de la situation globale ».
Ainsi, la SFPEADA rappelle que cette hausse de la consommation de psychotropes n'est pas la conséquence d'une sur-prescription de ces médicaments, mais est parallèle à une hausse significative des troubles anxieux et dépressifs chez les enfants et adolescents, observée notamment dans le dernier rapport ESCAPAD de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
La société savante précise également que les recours aux traitements médicamenteux « sont très rarement une solution de première intention » et ne sont proposés qu'après exploration d'autres thérapeutiques. Et ce « dans un cadre de soin individualisé par un médecin, dans l’idéal un pédopsychiatre avec un accompagnement thérapeutique et dans le meilleur des cas une psychothérapie ».
Par ailleurs, la SFPEADA rappelle que, pour un grand nombre de ces psychotropes, l’efficacité est bien supérieure aux effets indésirables, évoquant l'efficacité des antipsychotiques contre les troubles schizophréniques et bipolaires, du méthylphénidate contre les troubles de l’attention, ainsi que des antidépresseurs face aux états dépressifs majeurs et aux troubles anxieux chroniques.
Enfin, la SFPEADA s'alarme que la « présentation partiale » du rapport soulève des « interrogations potentiellement illégitimes » auprès des familles, et fasse renoncer des enfants et adolescents souffrant de troubles psychiques à des traitements pouvant les guérir. Une position partagée par l'association HyperSupers - TDAH France, qui demande une « révision critique du rapport par des experts reconnus en santé publique ainsi que par les patients et leurs représentants ».
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