Unique fabricant français d'un vaccin contre le Covid, Valneva a cessé sa production après que l’Union européenne a décidé, hier, de réduire ses commandes à 1,25 million de doses.
Ce vaccin français contre le Covid sera distribué d’ici à l’automne dans cinq pays européens, l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Finlande et la Bulgarie. Mais pas en France où la Haute Autorité de santé (HAS) n’a toujours pas rendu d’avis scientifique. Une déception de plus pour le laboratoire franco-autrichien Valneva. Les déboires s’accumulent pour l’unique fabricant français à être parvenu à développer un vaccin contre le Covid. La Commission européenne a certes approuvé hier un avenant à l'accord d'achat anticipé, mais a revu drastiquement les volumes pressentis. Ce seront finalement 1,25 million de doses, au lieu des 60 millions de doses initialement prévues, qui seront distribuées dans les États membres volontaires.
Cette décision a provoqué l’arrêt immédiat de la production, le volume de doses ayant déjà été atteint. «Valneva conservera des stocks en vue d'un éventuel approvisionnement supplémentaire des États membres si la demande augmente, et s’efforcera parallèlement de vendre environ huit à dix millions de doses sur les marchés internationaux. La durée de conservation du vaccin VLA2001 devant prochainement atteindre 24 mois, la société prévoit de déployer ces doses dans les six à douze prochains mois », a annoncé hier le Laboratoire Valneva dans un communiqué.
Sixième vaccin approuvé en Europe mais premier à utiliser la technologie du virus inactivé, le VLA2001 a été autorisé le 24 juin dans l'UE (plus l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein) en primovaccination chez les adultes âgés de 18 à 50 ans. La position de la France reste incompréhensible pour Franck Grimaud, directeur général de la biotech nantaise : « on ne comprend pas cette décision. D'autant plus qu'il y a encore quatre millions de personnes qui ne sont pas vaccinées en France ». « En tant qu'entreprise française, nous aurions espéré un soutien plus concret », poursuit-il. Il indique que la production pourra reprendre à la condition de « sécuriser assez de demandes de la part d’États en Europe ou hors d'Europe ». Toutefois, compte tenu du contexte, Valneva indique qu'elle «n'investira dans le développement futur de son vaccin contre la COVID-19 ou d’un vaccin de deuxième génération que si elle parvient à un accord avec des clients potentiels et reçoit les financements nécessaires au cours de l'été ».
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