À l'appel des trois principales fédérations de prestataires de santé à domicile (PSAD), près d'un millier de personnes a manifesté devant le ministère de la Santé le 6 octobre pour protester contre les mesures d'économies imposées au secteur dans le cadre du PLFSS 2022.
Un squelette en fauteuil roulant portant un masque à oxygène, des manifestants tenant de banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Touche pas à mon PSAD » ou « ne sacrifiez pas la santé à domicile »… Le 6 octobre, les PSAD s'étaient donné rendez-vous au pied du ministère de la Santé, avenue de Ségur à Paris. Objet du courroux de ces professionnels, les énièmes coupes budgétaires infligées aux PSAD dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, entre 150 et 200 millions d'euros, dont la moitié pour la prise en charge de l'apnée du sommeil. Une somme qui vient s'ajouter aux 700 millions d'euros d'économies déjà imposées au cours des dix dernières années. Pour Charles-Henri des Villettes, président de la fédération des PSAD, de nouvelles mesures d'économies font peser deux risques principaux : « Une diminution de la qualité de la prise en charge des patients » et « la suppression de près de 4 000 emplois dans le secteur des PSAD ». Ulcéré par « l'acharnement comptable » subi selon lui par les membres de sa profession, Charles-Henri des Villettes estime que la ligne rouge a été franchie cette année. « On ne nous écoute pas, ça frise le mépris. Le gouvernement est focalisé sur l'hôpital et le domicile est oublié alors que la prise en charge des patients à domicile permet de faire des économies », veut-il rappeler.
Le président de la fédération des PSAD estime que sa profession est « méprisée » par le gouvernement (Photo DR)
Hier après-midi, une partie de la délégation a pu être reçue par deux membres du cabinet d'Olivier Véran. Les échanges n'ont pas vraiment satisfait les PSAD. « Nous sommes ressortis sans avoir obtenu le moindre engagement clair, nous n'avons aucune réponse à nos demandes, déplore Alexandra Duvauchelle, déléguée générale de la fédération des PSAD. Pour l'instant, le ministère n'a pas l'intention de réexaminer les mesures d'économies qui nous sont imposées dans le PLFSS, donc notre mobilisation va continuer. » Depuis une dizaine de jours, les PSAD sont officiellement en grève, même s'ils continuent de prendre en charge les patients. « On n'exclut pas d'aller plus loin, on ne s'interdit rien », annonce Alexandra Duvauchelle. La fédération des PSAD a également mis en ligne sur le site « Change.org » une pétition intitulée : « Ma santé à domicile, j'y tiens, je la soutiens. » À la date du 7 octobre, cette pétition avait recueilli plus de 38 000 signatures.
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