Les pharmaciens vont-ils voler au secours des biologistes, débordés par le flot de patients en quête de tests RT-PCR ? Alors que les tests rapides antigéniques sont en cours d'évaluation dans des établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et que l'on devrait connaître, fin septembre au plus tard, les résultats des études épidémiologiques sur la fiabilité des tests salivaires, les syndicats de la profession sont déjà dans les starting-blocks.
« Les tests PCR coûtent cher et sont inadaptés à un dépistage de masse, observe Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmacies d'officine (UDGPO). Il est urgent de déployer les tests antigéniques partout sur les territoires. Ils passeront évidemment par les pharmacies ! », a-t-il ainsi posté sur les réseaux sociaux. Une position partagée par l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) et la Fédération syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui estiment tous deux que « le réseau pharmaceutique peut parfaitement contribuer aux besoins en matière de dépistage ».
On va dans le mur
Si nul ne sait encore quand et dans quelles conditions précises ces tests pourront être réalisés en officine, les biologistes sont aujourd'hui « à genoux », selon l'aveu de François Blanchecotte, président du Syndicat national des biologistes de France. « Annoncer des objectifs chiffrés n'est plus une priorité aujourd'hui, il est temps de mettre fin aux campagnes massives de tests », exige-t-il. Son alter ego du Syndicat des jeunes biologistes, Lionel Barrand, évoque même « les dangers d'une politique de santé fondée sur le chiffre et non sur la pertinence médicale ». Pénurie de réactifs, de personnel, tensions et insultes de la part de patients frustrés… des solutions doivent être trouvées alors que la situation semble chaque jour de plus en plus ingérable. Sans ces mesures visant à « mieux cibler » le dépistage, « c'est l'ensemble du dispositif tester-tracer-isoler qui s'écroulera et tout le pays qui ira dans le mur en automne », avertissent les représentants des biologistes.
Les biologistes, qui réalisent actuellement 90 % des tests PCR, appellent donc à prioriser l'accès au dépistage selon les patients en privilégiant les cas contact, les personnes symptomatiques et celles évoluant dans des contextes à risque. Un avis qui n'est toutefois pas partagé par tout le monde. Dans une tribune publiée par « Le Monde », un collectif de médecins appelle au contraire à tester bien plus massivement la population. Selon eux, il faudrait « tester plus de 650 000 personnes par jour pendant dix jours » pour réussir à isoler très vite les porteurs du virus. Comment parvenir à un tel résultat ? Grâce à la technique du pooling, des tests groupés qui permettent d'analyser plusieurs prélèvements en même temps et ce avec un seul et unique réactif. Une solution scientifiquement contestable, estiment certains, mais qui est actuellement étudiées par les autorités françaises.
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