« Dans nos régions, au sein des URPS, nous travaillons régulièrement avec les autres URPS (médecins, infirmiers, kinés orthophonistes, etc.) et mettons régulièrement en évidence les liens qui nous unissent dans l'exercice de nos différents métiers », écrivent les URPS pharmaciens, médecins et infirmiers d'Auvergne Rhône-Alpes dans une lettre commune. Adressé à la présidente de l'Ordre national des pharmaciens, Isabelle Adenot, ce courrier appelle l'instance à privilégier le travail en équipe sur l'épineux dossier de la vaccination. « Il est dommage qu'au niveau national nos instances représentatives n'adoptent pas ce même modus operandi pour faire avancer la profession. Que sur le dossier sensible de la vaccination, il n'y ait pas de volonté de consensus », regrettent les libéraux. « S'agissant d'un sujet sensible aux yeux de la population, et reconnaissant qu'il y a quelque chose à faire sur cette problématique, on ne pourra pas avancer chacun séparément. Il faut que dans ce domaine, comme dans tous les autres, nous travaillions de concert avec les autres professionnels de santé », poursuivent-ils.
Travailler ensemble
Olivier Rozaire, président de l'URPS pharmaciens, souligne que, « en Auvergne-Rhône-Alpes, on a la chance de se fréquenter beaucoup avec les dix URPS. Face à la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT), on doit montrer aux instances que les libéraux sont coordonnés et travaillent ensemble ». Mais pour lui, l'annonce d'Isabelle Adenot sur la vaccination des pharmaciens lors des entretiens de Bichat a jeté un froid. « Je me suis fait interpeller par des infirmiers et on voit bien que les médecins sont hostiles, regrette-t-il. On ne veut pas de ce genre de querelles. C'est une très mauvaise image pour les libéraux qui souffrent déjà. Et les hospitaliers ont encore une bonne raison de se dire que les libéraux se tirent dans les pattes pour un sujet qui n'est pas primordial ! » pointe-t-il. Pour lui, il est important de mettre tout le monde autour de la table. « Les infirmiers ne sont pas contre dans l'absolu, mais il faut en discuter ! C'est un sujet qui est polémique, donc le traiter de la mauvaise manière c'est dangereux, estime-t-il. Si les pharmaciens voient que les médecins et les infirmiers sont contre, ils refuseront de le faire de toute façon. Ce n'est pas un acte anodin, nous ne sommes pas formés pour ça et ce n'est pas notre métier. Il faut un consensus là-dessus, comme sur d'autres choses, plaide-t-il. Il faut des pistes de réflexion à plusieurs, par exemple sur la vaccination contre la grippe. »
Et au-delà de la vaccination, le président de l'URPS pharmaciens estime qu'il manque aux libéraux une « plateforme de travail commune pour négocier des choses. Plutôt que de demander à faire ce que d'autres professions font déjà, on pourrait démarcher les instances tous ensemble et demander des modifications substantielles de nos missions. Pour l'éducation thérapeutique du patient, par exemple, il serait beaucoup plus efficace de se mettre d'accord et de demander des choses tous ensemble, et pas chacun dans son coin ! ». À bon entendeur.
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