L'Assemblée nationale se prononcera le 4 décembre sur l'interdiction des puffs, ces cigarettes électroniques jetables prisées par les adolescents. Ce produit pourrait être définitivement interdit dès l'année prochaine.
Déposée par Francesca Pasquini, députée écologiste des Hauts-de-Seine, la proposition de loi visant à interdire les puffs du territoire français a été examinée le 28 novembre par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Pour l'élue, bannir ces cigarettes électroniques jetables est l'unique mesure envisageable. « 15 % des adolescents les ont déjà utilisées. Facilité d’usage, disponibilité du produit, publicité déguisée, avec ces cigarettes électroniques jetables, tous les éléments étaient réunis pour qu’une nouvelle épidémie pédiatrique voie le jour », expose-t-elle.
Pour la députée, interdire les puffs répond « à un double enjeu de santé publique et de protection de l’environnement ». En effet, ce dispositif apparu en France en 2021 est accusé d'attirer les jeunes vers le tabagisme. Pour la moitié des adolescents français l’ayant utilisé, « ce produit a été celui de leur initiation à la nicotine », affirme la députée. Faciles à utiliser, vendues dans des lieux aussi divers que des magasins de décoration ou des kiosques à journaux, objet d'un marketing agressif… les puffs sont également une aberration écologique. « On en jette huit par seconde au Royaume-Uni, un chiffre qui a quadruplé en un an seulement, explique Francesca Pasquini. Et surtout, on les jette n’importe où sans considérer qu’il s’agit d’un produit dangereux, classé parmi les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). Même s’ils étaient correctement triés, ces produits avec une batterie lithium soudée, restent quasiment impossibles à recycler », détaille-t-elle.
Pour toutes ces raisons, sanitaires et environnementales, l'élue affirme que « l’interdiction (des puffs) est l’unique solution ». Elle n'est pas la seule à le penser. L'ex-ministre de la Santé, François Braun, et plus récemment la Première ministre, Élisabeth Borne, se sont déjà prononcés pour leur interdiction. Même position du côté de l'Académie de médecine. À l'occasion de la présentation du programme national de lutte contre le tabac 2023-2027, ce 28 novembre, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau s'est montré déterminé à en finir avec ce produit. « Comme la Première ministre s'y était engagée, nous interdirons les puffs », a-t-il promis, en évoquant la proposition de loi qui sera votée le 4 décembre.
La France s'oriente donc vers une mise au ban de ces produits, qui ne devrait toutefois pas devenir effective avant septembre 2024, au mieux. Si l'Assemblée nationale vote en faveur de son interdiction, la mesure devra ensuite être notifiée à la Commission européenne par le gouvernement avant d'être votée par le Sénat.
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