L'Académie nationale de pharmacie fait le point sur la couverture vaccinale des professionnels de santé et préconise de renforcer leurs obligations vaccinales.
Dans un rapport publié aujourd'hui, l'Académie nationale de pharmacie (ANP) déplore la faiblesse de la couverture vaccinale des professionnels de santé. S'ils sont bien couverts pour les vaccinations obligatoires (plus de 90 % pour l'hépatite B et le DTP), ils le sont bien moins pour les vaccinations recommandées : moins de 50 % pour la rougeole chez les soignants sans immunité connue, moins de 45 % pour le rappel de la coqueluche, moins de 30 % pour la varicelle pour les personnes sans immunité connue, 46 % de vaccinés contre la grippe saisonnière lors de l'hiver 2016-17.
Face à ce constat, l'instance recommande de rendre obligatoire la vaccination contre la rougeole et la coqueluche pour tous les soignants, et contre la varicelle pour tous les professionnels de santé et personnels médico-sociaux en contact avec les jeunes enfants. Plus globalement, elle préconise que toute recommandation ou obligation vaccinale concerne aussi les professionnels de santé libéraux et ceux du secteur médico-social, et qu'une procédure de vaccination ou de vérification de l'immunisation soit mise en place.
Concernant la grippe saisonnière, les académiciens conseillent un retour à l'obligation vaccinale (levée en 2006) pour tous les professionnels médicaux, paramédicaux et pharmaceutiques, en formation ou en poste dans une structure de santé ou de soins, publique ou privée, « y compris tous les personnels des pharmacies d'officine en contact avec les patients », et en particulier pour toute personne exerçant dans une structure hébergeant des personnes âgées. Une éventualité que le ministère de la Santé étudie avec attention. L'ANP recommande la gratuité pour tous ces professionnels, sans avance de frais et la mise en place d'un système de traçabilité de la vaccination.
Enfin, elle exhorte au renforcement des formations initiales et continues en vaccinologie, à l'amélioration de l'information auprès des professionnels de santé et à la dénonciation des fausses informations venant « de personnes sans compétences et, ce qui est plus sournois, dangereux et inquiétant, de la part de scientifiques et de médecins connus et reconnus ». En accord avec la ministre de la Santé, l'ANP salue l'appel à la déontologie des professionnels de santé qui doivent montrer l'exemple.
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