LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Les nouvelles contraintes qui pèsent sur le préparatoire et l’allégement du poids de la préparation dans les épreuves du BP ne traduisent-ils pas une même tendance ?
NICOLE POTHIER .- C’est un fait, le préparatoire est soumis à davantage de contraintes et cela paraît tout à fait logique que la fabrication, car c’est bien de cela dont il s’agit, fasse l’objet de certaines astreintes. Et pas seulement pour des raisons d’hygiène ! Parallèlement, nous observons que de moins en moins de pharmaciens effectuent de préparations au regard de ces contraintes, pour des raisons de coûts mais aussi tout simplement parce que la majorité des préparations n’est pas remboursée. Lors du recrutement de nos élèves, nous leur précisons bien que, par conséquent, ils seront peu appelés à faire du préparatoire dans leur vie professionnelle, si ce n’est dans un poste hospitalier ou dans une spécialisation. Le rôle du préparateur à l’officine ayant évolué, les épreuves du BP ont subi une remise à jour afin de suivre ce « rééquilibrage » des taches à l’officine.
Dans ces conditions, faut-il continuer à enseigner le préparatoire à des futurs professionnels désormais mal nommés ?
Il le faut absolument. Le préparatoire est l’école de la rigueur, de la méthode et de la réflexion. Je regrette qu’il ne soit pas davantage enseigné, alors que le nombre d’heures a été réduit de 120 à 100 (sur un total de 800 heures d’enseignement) au profit des sciences professionnelles (pharmacologie, commentaires d’ordonnances, anatomie physiologie…), de l’homéopathie et de la phytothérapie, qui sont leur métier de demain. Par ailleurs, il serait incomplet de faire de la galénique sans donner l’occasion d’une application de la théorie par des cours de préparatoire. Il faut garder ce cœur du métier.
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