Face à la défiance montante des Français concernant la vaccination et les conséquences sanitaires qu'elle entraîne, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé, le 16 juin, « réfléchir » à une obligation vaccinale pédiatrique à 11 valences. Elle reçoit aujourd'hui le soutien de 200 « grands médecins ».
L'appel de ces 200 médecins est lancé dans les colonnes du « Parisien » ce jeudi. Cette « pétition en faveur de l'élargissement de l'obligation vaccinale » regrette une « communication officielle insuffisante » et « les hésitations de certains médecins » alors même que la « vaccination systématique a permis d’éradiquer des maladies ». Face à la recrudescence de la rougeole, notamment en France, alors qu'un vaccin efficace existe, les 200 médecins rappellent que les vaccins sont bien tolérés et que les études internationales ont infirmé « les allégations de maladies auto-immunes, neurologiques ou musculaires prétendument induites par les vaccins ». Parmi les signataires, le Pr François Chast, chef de pharmacie clinique à l'Hôtel-Dieu, est « atterré de voir que 41 % des Français disent se méfier de la vaccination ». Il estime « urgent de combattre les discours des lobbys antiscientifiques et antivaccination qui jouent sur la peur, ne démontrent rien et s'appuient sur quelques très rares effets secondaires pour discréditer des vaccins qui sauvent des millions de vies ».
Les 200 médecins signataires de cet appel insistent aussi sur le fait que « la vaccination n'est pas seulement un choix personnel n'ayant de bénéfices que pour la personne vaccinée mais qu’elle vise la protection de la population, en particulier enfants, personnes âgées ou fragiles ». Pour toutes ces raisons, les 200 signataires déclarent approuver « la décision courageuse » d'Agnès Buzyn de rendre 11 vaccins obligatoires.
Un avis divergent de celui du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), qui, s'il défend aussi la prévention vaccinale, se montre dubitatif quant au renforcement de l'obligation. Pour lui, c'est « contradictoire avec les notions d'approche ou de démarche centrée sur le patient ». Il préconise plutôt une campagne de communication et une « approche spécifique énonçant les balances bénéfices-risques vaccin par vaccin ». Le collège recommande également une « organisation cohérente de la politique vaccinale s'appuyant sur les professionnels de première ligne » et de « veiller à la disponibilité des différents types de vaccins ». Ce à quoi le Pr Chast répond : « Quand il n'y a pas d'obligation vaccinale en France, on ne vaccine pas. Il faut en passer par là pour obtenir des résultats. »
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