Michel Richalot est titulaire depuis 2001 à Loguivy-Plougras, dans la campagne bretonne.
Depuis 7 ans, il tente de vendre sa pharmacie sans succès. Mais tout a une fin : à 72 ans, le pharmacien a décidé de prendre enfin sa retraite, et devrait liquider sa pharmacie ce mois de juin, faute de repreneur. « Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de trouver quelqu’un, avance le pharmacien. Je vendais la pharmacie 75 000 euros pour un revenu net annuel de 86 000 euros, il est difficile de vendre moins cher sans passer pour une donation déguisée ». Insécurité financière, peur de s’installer dans un bourg isolé ? Les potentiels acheteurs ont tous décliné l’offre. Michel Richalot a alerté l’ordre des pharmaciens, le maire du bourg, les facultés de pharmacie… en vain. Après avoir raconté son histoire dans les colonnes du « Figaro », le titulaire a été contacté par deux nouveaux candidats acheteurs. « Un espoir de reprise, même l’on est loin d’avoir concrétisé, évoque-t-il. Les potentiels repreneurs regardent également les autres propositions dans la région : je ne suis malheureusement pas le seul à vendre mon officine ! » Et c’est là tout le problème, car la zone se désertifie sur le plan des professionnels de santé.
Un maillage territorial fragilisé
La fermeture de la pharmacie crée un trou de plus dans un maillage territorial fragilisé. Déjà, le médecin du bourg est parti s’installer dans une commune voisine classée zone prioritaire, ce qui lui permet de bénéficier ainsi d’avantages financiers. Et depuis quelque temps, c’est Loguivy-Plougras qui est passé en zone prioritaire en ce qui concerne le maillage territorial des professionnels de santé. Si la pharmacie est liquidée, les patients pourront se rendre dans les pharmacies des communes voisines, situées à une dizaine de kilomètres. Quant à Michel Richalot, en cessant son activité, il devra verser 10 000 euros pour le licenciement de ses deux préparatrices, dont une ne travaille qu’un jour et demi. Il n’est pas inquiet pour son avenir : « j’ai travaillé une partie de ma carrière à la pharmacie mutualiste à Reims, ce qui me permet de bénéficier d’une bonne retraite », lâche-t-il. De plus, à défaut d’intéresser des pharmaciens, le bâtiment hébergeant l’officine intéressera sans aucun doute des chasseurs ou pêcheurs venus du sud-ouest de la France, qui sont friands de belles bâtisses dans la région. La licence de la pharmacie, elle, sera perdue à tout jamais.
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