Les cigarettes électroniques doivent-elles être considérées comme des médicaments et être régulées comme tout produit pharmaceutique ? C'est en tout cas ce que préconise la Commission européenne dans un rapport récemment rendu public.
L'avis de la Commission européenne fait déjà trembler tous les acteurs du marché du vapotage. En cause, une phrase, peut-être annonciatrice d'un profond changement : « Dans la mesure où les cigarettes électroniques constituent des aides au sevrage tabagique, leur réglementation devrait suivre la législation sur les produits pharmaceutiques », estime en effet Bruxelles, qui semble fermement résolue à durcir la réglementation en vigueur.
Une position qui fait notamment suite aux nombreux cas de pneumopathies associées à la cigarette électronique observés aux États-Unis en 2019. Si l'incidence de cette maladie « a depuis été rattachée à des e-liquides contenant un extrait de cannabis et/ou de l’acétate de vitamine E », rappelle le rapport, et si le phénomène a épargné les pays de l'UE où la législation est plus stricte qu'outre-Atlantique, « il apparaît nécessaire de mettre en évidence les effets toxicologiques des formes chauffées et inhalées des ingrédients de cigarettes électroniques avec et sans nicotine », estime la Commission.
Bruxelles rappelle en outre que « les avis sont partagés quant aux effets réels des cigarettes électroniques sur la santé, certains les considérant comme nocives et d’autres estimant le danger moindre pour l’individu par rapport aux produits du tabac à fumer conventionnels. Le consensus scientifique n’ayant pas encore été atteint, le principe de précaution prévaut », soutient la Commission, préoccupée par la popularité de la cigarette électronique chez les jeunes. « Il existe des preuves modérées du fait que les cigarettes électroniques constituent pour les jeunes une passerelle vers le tabagisme et des preuves solides du fait que les arômes contribuent de manière importante à l’attractivité de la cigarette électronique et au début du tabagisme. Par ailleurs, les preuves à l’appui de l’efficacité des cigarettes électroniques pour le sevrage tabagique sont fragiles, tandis que la valeur probante des données relatives à la réduction du tabagisme est jugée faible à modérée », résume ce rapport, réalisé en prévision du réexamen de la directive européenne sur les produits du tabac.
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