Alors que le bilan s’alourdit d’heure en heure et fait état en milieu de journée de 13 morts et de plusieurs disparus, de nombreuses pharmacies audoises restent inaccessibles. Le réseau de solidarité de la profession se met en place, tandis que l’approvisionnement des patients s’organise.
Dès ce matin, Charles Maux, titulaire à Villeneuve, dans le Minervois, et président du Syndicat des pharmaciens de l'Aude (FSPF) a tenté de joindre ses confrères des communes sinistrées par les crues de l’Aude et de ses affluents. Dans la nuit, ces crues de grande ampleur, gonflées par des orages et des pluies torrentielles, avaient ravagé plusieurs communes du département. À certains endroits, les eaux sont montées de huit mètres en cinq heures. Mais le pharmacien de Villeneuve n’a reçu aucune réponse à son message de soutien et son offre de solidarité. Et pour cause. Ses confrères se trouvent coupés du monde. À Villegailhenc, le pont enjambant la rivière s’est écroulé, coupant le village en deux. À Pezens, le village menacé par la rupture d’un barrage en amont a été évacué. À Trèbes, qui déplore neuf des treize décès survenus dans les intempéries, les trois pharmacies restent injoignables.
Rien ne permet de déterminer combien d’officines ont pu être épargnées en raison de leur localisation sur les hauteurs, mais une chose est sûre, nombre d’entre elles restent inaccessibles aux habitants confinés et aux livreurs retenus par des routes coupées ou inondées. « Je suis apparemment parmi les vingt pharmacies de la tournée du Minervois à pouvoir être encore atteint », indique Charles Maux, précisant qu’il a cependant décliné la tournée de son répartiteur de Béziers afin de ne pas lui faire courir de risques inutiles.
Les risques sanitaires peuvent augmenter dans les heures qui viennent : l’hôpital de Carcassonne est atteint par l’eau, les salariés des maisons de retraite n’ont pu rejoindre leur lieu de travail et les crues qui s’étendent désormais au sud et à l’est du département rendent la région de plus en plus impraticable.
Reste la solidarité, affirme Charles Maux, assurant ses confrères qu’ils pourront compter sur le soutien des autres pharmaciens de la région et sur le fonds d’aide de la profession. Quant aux patients ayant besoin de leurs médicaments en urgence, ils seront approvisionnés à domicile. Quitte à ce que le pharmacien s’associe aux pompiers pour assurer la livraison, comme le rappelle Charles Maux, qui, en 1999 au cours d’un épisode de neige et d’inondations, était parti livrer ses patients en montagne à bord du 4x4 des pompiers.
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