Les députés ont voté le 19 mars la fin du numerus clausus et la disparition du concours en fin de première année des différents cursus d'études de santé. Pour les étudiants en pharmacie, tout reste cependant à écrire afin de ne pas reproduire les erreurs du passé.
« Nous ne voulons pas de PACES* bis, ni de demi-réforme », met en garde Guillaume Racle, vice-président chargé des perspectives professionnelles de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Certes, les étudiants en pharmacie se réjouissent du vote, hier soir à l'Assemblée nationale, de la suppression du numerus clausus et du concours limitant l’entrée en deuxième année des différentes études de santé (médecine, pharmacie, chirurgie dentaire, kinésithérapie et maïeutique).
Cette mesure phare de la loi santé, qui devrait contribuer à relever de 20 % environ le nombre de médecins formés, était très attendue des étudiants. Cependant, les élus de l’ANEPF demeurent vigilants sur le contenu de la réforme. Le nouveau modèle devrait voir le jour avant janvier 2020 afin que les futurs bacheliers disposent d'informations pour leur inscription sur Parcoursup.
L’ANEPF, comme les autres associations d’étudiants en santé, travaille d’arrache-pied pour faire entendre sa position sur deux axes. Sa première revendication porte sur un mode de sélection qui ne doit plus seulement consister « à noircir des cases de QCM, mais qui valorise d’autres compétences comme la compassion, l’empathie, des qualités psychologiques qui font la moitié de notre travail au comptoir ou au lit du patient », comme le décrit l’étudiant en pharmacie. Cette diversification des profils a également été souhaitée par Agnès Buzyn. Elle a indiqué hier soir devant les députés que les critères de sélection et les passerelles entre cursus seraient précisés par décret.
Le deuxième point sur lequel veilleront les étudiants en pharmacie concernera les modalités d'accès aux différentes filières santé. « Nous voulons un modèle plus juste qui permette à la filière pharmacie de se mettre en avant. Il faut absolument abandonner le système du numerus clausus et d'un concours qui repose sur une hiérarchisation des études de santé », déclare Guillaume Racle. Car, déplore-t-il, cette hiérarchisation opérée par le système universitaire se perpétue ensuite tout au long du parcours professionnel.
* Première année commune aux études de santé.
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