Les départements d'Outre-mer sont deux fois plus touchés par le diabète de type 2 que les départements de la métropole, selon un rapport de Santé publique France (SPF).
« Nous avons la confirmation que la prévalence du diabète est très élevée dans les départements et régions d'Outre-mer », annonce Santé publique France (SPF) en s'appuyant sur les résultats du Baromètre santé DROM 2021 et l'étude Entred 3 lancée en 2019.
La prévalence du diabète connu s’élèverait à 13,6 % de la population adulte à La Réunion, 12 % en Guadeloupe, 11,6 % en Guyane, 11,5 % en Martinique et 7,3 % à Mayotte. À titre de comparaison, en France métropolitaine le diabète toucherait 5,7 % de la population adulte, selon l’étude Esteban 2014-2016.
À noter que ces chiffres ne prennent pas en compte les personnes ayant un diabète non diagnostiqué. Selon la Fédération internationale du diabète (FID), en 2021, 44 % des adultes entre 20 et 79 ans atteints de diabète ignoraient leur statut diabétique, soit 239,7 millions de personnes dans le monde.
Les chercheurs notent avoir introduit la notion de « petit diabète », « sans fondement clinique, mais couramment utilisée ». Selon l'étude, 3 à 4 % des personnes interrogées qui se disent non diabétique déclarent tout de même qu’un médecin leur avait diagnostiqué un « petit diabète » ou « un début de diabète, mais pas trop grave ». Les chercheurs pensent qu'il s'agirait d’un diabète diagnostiqué mais « méconnu » par la personne.
L'étude s'est aussi intéressée au profil des populations touchées par le diabète. On observe une prédominance féminine dans les DROM par rapport à l'Hexagone, un âge au diagnostic environ 5 ans plus jeune, et une part plus importante de patients avec un niveau socio-économique défavorable et sans couverture maladie universelle complémentaire (CMUC).
Particularité intéressante : « Alors que l’obésité en population générale est plus fréquente dans les DROM que dans l’Hexagone, de façon paradoxale l’IMC moyen des personnes atteintes d’un DT2 était plus faible à La Réunion, en Guadeloupe et en Guyane que dans les Antilles ou en Métropole », notent les chercheurs, qui s'interrogent sur l’existence possible de susceptibilité génétique ou épigénétique. Cette dernière pourrait expliquer cette prévalence du diabète puisque le surpoids et l'obésité, qui figurent parmi les principaux facteurs de risques du diabète, ne sauraient expliquer une différence qui va du simple au double par rapport à la métropole.
Les chercheurs ont aussi alerté sur le manque d'observance en Outre-mer, avec 21 % des patients traités déclarant une adhésion incomplète au traitement.
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