« Encore trop peu de femmes ont recours au dépistage organisé. C’est pourquoi je veux que chaque femme de 25 ans bénéficie d’une consultation dédiée et que chaque femme à 50 ans bénéficie d’un suivi plus personnalisé », a déclaré Marisol Touraine dans un communiqué le 6 avril lors de la présentation du plan de modernisation du dépistage du cancer du sein.
Suite à la concertation citoyenne et scientifique lancée en octobre 2015 en réponse à de vives controverses, l’INCa avait recommandé, dans le rapport final adressé à la ministre, un dépistage plus personnalisé et une meilleure information des femmes.
Aujourd'hui, parmi les 12 mesures du nouveau programme, la mise en place de 2 consultations dédiées à la prévention à 25 ans et 50 ans « chez le médecin traitant ou le gynécologue » veut répondre à ce double objectif, la première étant prise en charge à 100 % par l'assurance-maladie dès le 1er janvier 2018. « L'échographie prescrite si nécessaire en complément de la mammographie sera réalisée sans dépassements d'honoraires à compter du 1er janvier 2018 », annonce également le ministère de la santé.
La consultation à l’âge de 25 ans répond à un besoin de prévention et d’information à la fois sur le cancer du sein mais aussi sur le cancer du col de l’utérus et la santé sexuelle. Cette consultation permet de repérer les femmes à risque aggravé de cancer du sein, qui seront orientées vers les dispositifs et spécialistes adaptés. La HAS a élaboré des recommandations en 2014 pour ces femmes à haut risque (ATCD de cancer du sein, certaines anomalies du sein, irradiation thoracique) en précisant les modalités (âge de début, intervalles, imagerie).
En cas de prédispositions génétiques (BRCA1, BRCA2), les femmes sont potentiellement à risque très élevé. L’INCa précise que « pour ces femmes, il existe un dispositif national d’oncogénétique structuré sur l’ensemble du territoire ». Un suivi spécifique leur sera proposé.
La consultation à l’âge de 25 ans est aussi un temps pour rechercher les facteurs de risque comportementaux (tabac, alcool, alimentation, activité physique) et proposer une prise en charge adaptée. Près de 401 000 femmes, par an, seront concernées.
Outils d'aide à la décision
À l’âge de 50 ans, l’accent est mis sur l’information donnée aux femmes, qui est voulue « personnalisée » par des professionnels de santé « mieux formés et informés ». Le courrier d’invitation sera accompagné « d’un livret proposant une information complète », dès le 3e trimestre 2017.
Des outils d’aide à la décision et de formation pour les professionnels de santé, en collaboration avec le Collège de médecine générale (CMG) seront finalisés en 2018, indique l’INCa. Au 3e trimestre 2017, les outils informatiques de bon de prise en charge à 100 % (serveurs d’éligibilité) seront généralisés à l’ensemble du territoire. Plus largement, le dépistage et la détection des autres cancers (colorectal, col de l’utérus, mélanome) devront être abordés. La question des bornes d’âge et de l’opportunité d’étendre le dépistage au-delà de 75 ans est inscrite au calendrier de la HAS. « Un suivi peut être défini de manière personnalisée et globale, c’est-à-dire selon son niveau de risque de cancer du sein mais également en prenant en compte ses antécédents et ses autres priorités médicales », indique l’INCa.
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