L’Association Libérale Santé Proximité (ALSP), fondée en juin 2015 par son président, Jacques Trapinaud, pharmacien de Sainte Fortunade (Corrèze), et sa consœur Claire Genet, établie dans le bourg voisin de Cornil, est désormais en pleine activité. Créée sur une réflexion menée depuis plusieurs années par des acteurs du secteur santé du bassin de Tulle, elle affiche comme vocation première la lutte contre la désertification médicale. Rassemblant trente adhérents installés sur 9 communes, dont 4 pharmaciens, 5 médecins, 2 dentistes, 1 kiné, une pédicure et des infirmières, elle propose des solutions au manque de praticiens.
L’ALSP veut porter ses actions vers deux directions : proposer à des patients majoritairement ruraux et âgés des services mutualisés de praticiens reliés entre eux, et trouver des successeurs aux professionnels sur le départ (retraités ou autres). « Nous souhaitons développer l’attractivité de notre territoire, notamment auprès des généralistes, précise le président, mais aussi expliquer notre combat à nos patients souvent inquiets de ces bouleversements. Ainsi, sur nos 5 médecins, 2 partent à la retraite dans l’année, ce qui angoisse leurs malades préoccupés par leur non-remplacement. Nous proposons donc des initiatives. » Parmi ces dernières, un projet de pôle de santé pluridisciplinaire et multisites, comme il en existe déjà sur le plateau voisin de Millevaches, (nord-Corrèze) misant sur l’optimisation de l’existant. Avec la création d’un réseau gérant la prise en charge et le suivi dans le champ médical et paramédical.
« Cette idée peut séduire des jeunes praticiens, qui se sentiront moins seuls en milieu rural, lorsqu’ils débutent, ajoute Jacques Trapinaud. Contre cette solitude, nous apportons une synergie réunissant les acteurs de santé alentour pour optimiser leur travail. »
Faire aimer la Corrèze
Un premier outil a été mis en place, sous forme d’une messagerie Internet sécurisée, connectant les adhérents. Ainsi une infirmière pourra envoyer à un médecin une alerte, une photo illustrative d’une plaie, une demande de renseignements. L’Association souhaite aller plus loin, avec la création de lieux-relais pour ses membres, et une organisation permettant de gérer entre autre les remplacements, améliorer la coordination des soins, travailler sur la prévention, le dépistage.
« L’autre volet de notre activité sera de faire connaître notre région et ses atouts à des jeunes diplômés en recherche de poste, dévoile Claire Genet. Nous allons contacter les organes de communication des facultés, les différents médias spécialisés, en leur indiquant nos attentes et nos apports. La qualité de vie corrézienne est une réalité, et la patientèle est suffisamment importante pour être rentable dans tous les secteurs. Nous aurons besoin de généralistes, de kinés, d’infirmières, dans un très proche avenir, afin d’éviter les zones blanches médicales qui nous guettent… »
Reste le financement de cette stratégie et son officialisation auprès des autorités concernées. Soutenue par les municipalités de l’agglomération du sud-Tulle, l’ALSP devrait rapidement obtenir l’accord de l’ARS Limousin, avant de se doter d’une structure administrative pérenne (un bureau, une secrétaire, etc..). Pour l’instant, sa trentaine de membres assure une cotisation couvrant les premiers frais, et une réunion de travail est organisée chaque trimestre. Leur union sera leur force dans une lutte pour que survive un système médical de qualité, ici comme ailleurs.
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