La mort d'un enseignant et conseiller communal de Crépy-en-Valois suscite de vives interrogations chez les habitants de cette ville de l'Oise de 15 000 habitants, ainsi que dans le village voisin de Vaumuse où ce dernier résidait. « Depuis mercredi midi une certaine psychose s'est installée, observe un pharmacien installé à Crépy-en-Valois. Je reçois énormément de patients qui me demandent ce qu'ils doivent faire pour se protéger, quels masques ils doivent utiliser, combien de temps il faut les garder… On essaie simplement de les rassurer et de leur rappeler les règles d'hygiène de base. De toute façon, le niveau d'information dont nous disposons ne nous permet pas de faire plus. »
Le fait que l'homme décédé ne se soit rendu dans aucune zone à risque interpelle, d'autant plus qu'une dizaine de contaminations ont été confirmées depuis dans ce département. Le pharmacien aimerait, lui, que les autorités sanitaires communiquent rapidement, tout particulièrement auprès des professionnels de santé : « ce serait bien pour savoir quel message donner parce qu'on est un peu dans le flou actuellement. On doit de se contenter des infos que l'on trouve sur Internet. » L'officinal a dû commander des gels hydroalcooliques auprès d'un fournisseur avec lequel il n'a pas l'habitude de travailler car tous les autres sont en rupture. Il déplore une absence d'anticipation qui se traduit par des quantités insuffisantes pour certains produits dont, bien sûr, les masques de protection. « En tant que professionnel de santé, je ne vivrai pas très bien le fait de me trouver démuni si l'on doit faire face à une pandémie majeure », explique-t-il.
Ailleurs en France, certains contextes imposent aussi aux pharmaciens de consacrer du temps et de l'énergie aux patients inquiets face au virus COVID-19. À Menton, où la fête du Citron a été écourtée, la proximité avec l'Italie incite de nombreuses personnes à vouloir se protéger, même si les masques sont en rupture de stock. « Il existe une certaine appréhension, mais lorsqu'on leur explique la situation, les patients se calment vite », détaille une pharmacienne de la ville frontalière. À Briançon, dans les Hautes-Alpes, ville également située à quelques kilomètres de l'Italie, la population « ne pose pas plus de question que ça », témoigne la salariée d'une officine qui ne peut plus proposer de masques depuis déjà plusieurs jours. Aucun cas n'a pour l'instant été détecté dans la région voisine du Piémont et les patients italiens ne sont « pas plus nombreux que d'habitude ».
Enfin dans le XIIIe arrondissement de Paris où vit une importante communauté d'origine chinoise, pas de panique dans la population, même si « des personnes qui ont des proches en fin de vie ou qui viennent de subir une opération sont, elles, un peu plus inquiètes », explique le préparateur d'une officine située avenue d'Italie. « Quand ils demandent des masques, on essaie de leur en mettre de côté si on le peut. On cherche avant tout à les rassurer. Avec toutes ces informations qui circulent, certains se sentent un peu perdus, mais personne n'est affolé pour autant », observe-t-il.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires