L'assurance-maladie a proposé d'augmenter le tarif de base de la consultation médicale. Néanmoins, elle n'a pas l'intention de porter son tarif à 50 euros, comme le demandaient initialement les syndicats de médecins, mais à seulement… 26,50 euros.
« Une provocation », voici comment les syndicats de médecins qualifient la proposition de l'assurance-maladie d'augmenter de seulement 1,50 euro le tarif de base de la consultation médicale (sauf pour les téléconsultations qui resteraient, elles, à 25 euros). À moins d'un mois de la date butoir des négociations entre la CNAM et les syndicats de médecins, les deux parties sont toujours dans une opposition frontale et le compromis semble encore loin. Cette revalorisation a minima de la consultation de base, à 26,50 euros donc, est une véritable douche froide pour les syndicats de médecins, plus remontés que jamais après cette proposition jugée « indécente », voire « humiliante ».
Cette augmentation de 1,50 euro serait acquise pour tous les médecins, sans engagement particulier. En revanche, l'accès aux niveaux tarifaires supérieurs de consultation (N1, N2 et N3) pourrait être conditionné à la signature du contrat d’engagement territorial (CET) individuel, par ailleurs gratifié d'un forfait annuel. Une possibilité dont ne veulent pas entendre parler les représentants des prescripteurs. « La ligne rouge est franchie, nous souhaitions 30 euros sans condition », se désespère la Dr Margot Bayart, première vice-présidente de MG France qui reconnaît avoir aujourd'hui « la gueule de bois ». « C’est une catastrophe pour l’attractivité de la médecine générale, pour tous nos jeunes médecins », déplore de son côté la Dr Corinne Le Sauder, présidente de la Fédération des médecins de France (FMF).
Présidente de MG France, la Dr Agnès Giannotti se dit « très pessimiste » sur l'issue des tractations censées aboutir d'ici à fin février à un accord pour les cinq prochaines années. Le « dialogue se passe mal », admet également le Syndicat des médecins libéraux (SML). Les six organisations de praticiens libéraux ont appelé ou apporté leur soutien à une nouvelle journée de fermeture des cabinets médicaux, le 14 février.
Invité ce vendredi matin sur « Europe 1 », le ministre de la Santé a tenu à répondre aux critiques formulées par les médecins. « J'entends la colère des médecins mais je veux que les médecins entendent la colère des Français. Les Français n'en peuvent plus de ne pas avoir accès à un médecin. Les patients qui ont une maladie chronique n'en peuvent plus de ne plus avoir de médecin traitant. Les médecins généralistes ne sont pas responsables de cette situation (...) mais il ne faut pas se concentrer dans son couloir et ne pas voir ce qui se passe autour », estime François Braun. Le ministre appelle les médecins à « donner une réponse à l'échelle des territoires où ils sont. On doit pouvoir avoir un médecin quand on en a besoin, même si c'est le week-end (...) on doit pouvoir avoir accès à des médecins spécialistes dans des délais raisonnables », souligne-t-il, tout en précisant que les négociations sur le tarif de la consultation doivent encore se poursuivre.
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