La ministre de la Santé Agnès Buzyn a reconnu hier un possible retard de la France sur le cannabis médical. Un retard d'autant plus remarqué que le Canada s'apprête à légaliser le cannabis récréatif.
Répondant à un auditeur de la Matinale de France Inter, Agnès Buzyn reconnaît qu'il y a « peut-être un retard que la France a pris quant à la recherche et au développement du cannabis médical », et note que « d'autres pays l'ont fait ». Considérant qu'il n'y a « aucune raison d'exclure, sous prétexte que c'est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs qui peuvent être très invalidantes », la ministre de la Santé indique avoir demandé « aux instances qui évaluent le médicament de me faire remonter l'état des connaissances sur le sujet ». Sans s'engager sur la mise à disposition du cannabis médical, elle précise vouloir « ouvrir le débat ». À la relance du journaliste « donc ça pourrait arriver en France ? », Agnès Buzyn sourit : « ça pourrait ».
Au Canada, la problématique est tout autre. L'usage du cannabis médical y est autorisé depuis 2001, la Cour suprême a même étendu les formes de consommations possibles en juin 2015 aux biscuits et aux infusions. La même année, le premier ministre Justin Trudeau faisait de la légalisation du cannabis récréatif une promesse de campagne, assurant que le Canada serait ainsi « le premier pays du G7 » à franchir le pas. Ce projet doit entrer en vigueur le 1er juillet 2018.
L'Association des pharmaciens du Canada (APhC) et l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) ont été entendues hier par le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie qui finalise le projet de loi. Les pharmaciens ont fait part de leurs craintes de voir des patients sous cannabis médical « pour la douleur, l'épilepsie, la sclérose en plaques et d'autres affections », se tourner vers le cannabis récréatif, plus facile d'accès, une fois qu'il sera légalisé. Ils ont demandé des mesures incitatives pour éviter ce type de comportement et davantage de mesures de soutien pour les patients sous cannabis, le risque étant que les malades perdent toute supervision médicale.
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