Cela fait bientôt cinq mois que le médecin généraliste a subitement déserté Bonnebosq, commune du Calvados dans laquelle il était pourtant installé depuis 19 ans. Ce départ a provoqué la stupéfaction des habitants et de Sylvie Samyn, qui a racheté l’unique pharmacie du bourg il y a à peine deux ans et demi.
« Un coup de massue ! », se souvient la titulaire qui, sans tarder, a épaulé la municipalité dans sa recherche d’un praticien. « Nous avons sélectionné des sites Internet, planté deux panneaux à l’entrée et à la sortie de la commune, et en avons parlé autour de nous », décrit-elle. À l’intention du candidat potentiel, la pharmacienne a même annoncé qu’elle mettrait à sa disposition sa pièce de livraison et son local de matériel orthopédique.
De quoi constituer, à titre provisoire, une pièce de consultation et une salle d’attente. « Ce ne sera pas idéal pour nous, mais nous sommes prêts à consentir à céder cette partie de la pharmacie qui dispose d’une entrée séparée donnant sur la rue, pourvu que nous ayons un médecin dans la commune », déclare Sylvie Samyn.
Car la pharmacienne est la première à recueillir les doléances des habitants de Bonnebosq, particulièrement des personnes âgées, alors que les plus proches villages sont situés à plus de dix kilomètres. Dans l’attente d’un praticien, la pharmacienne s’est organisée. Certains patients ont pu être « repris » par une généraliste des environs qui fait les visites à domicile.
« Mais en raison de l’affluence, elle ne peut venir que tous les trois mois, alors que les patients étaient habitués à voir le médecin précédent tous les mois », regrette la titulaire. À l’intention des autres patients, elle a établi une liste des médecins de la région. « Il a cependant fallu sélectionner ceux qui étaient susceptibles de reprendre une clientèle car le dernier installé dans la région a déjà 45 ans ! », constate Sylvie Samyn.
C’est dire si Bonnebosq, à un quart d’heure de Lisieux et autant de la plage, a besoin de relève.
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