La semaine dernière, le Comité économique des produits de santé (CEPS) avait annoncé son intention d'imposer des baisses de prix sur sept groupes génériques. Les syndicats de pharmaciens, qui avaient demandé au ministère de la Santé de renoncer à cette mesure, ont été en partie entendus.
Le CEPS a finalement décidé d'imposer des baisses de prix sur deux groupes génériques seulement : pantoprazole et atorvastatine, comme l'ont appris les syndicats lors d'une nouvelle réunion du Comité de suivi des génériques, organisée le 14 décembre. La semaine précédente, les représentants des pharmaciens avaient appris avec stupeur que des baisses de prix de 10 à 15 % pourraient s'appliquer sur sept groupes génériques. Les groupes génériques qui ont été retirés sont : rosuvastatine, bisoprolol, ésoméprazole, metformine et valaciclovir. Pour ces cinq groupes, aucune baisse de prix ne sera donc appliquée dans l'immédiat. « Nous avons été à moitié entendus », résume Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), qui se refuse toutefois à crier victoire. « Les baisses de prix sur les deux groupes - pantoprazole et atorvastatine - représentent toutefois une perte de 1,6 million d'euros de marge pour les officines, estime-t-il. Cela reste beaucoup trop important et ce n'est pas un bon message envoyé avant le début des négociations » qui doivent officiellement commencer le 19 décembre.
Après avoir découvert les ambitions initiales du CEPS, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) avait dénoncé les conséquences économiques qu'engendrerait une telle mesure et rappelé les effets néfastes qu'elle aurait sur l'approvisionnement en médicaments. « Cette décision ne peut qu’aggraver les ruptures de médicaments, qui pénalisent déjà fortement pharmaciens et patients. Elle envoie en effet un message négatif qui va accentuer le désengagement des laboratoires de génériques du marché français et va ainsi à l’encontre de la politique de réindustrialisation prônée par le gouvernement », écrivait alors le syndicat dans un communiqué. Même si le CEPS a accepté de faire des concessions, elles ne sont pas suffisantes pour Philippe Besset, président de la FSPF. « Je ne suis que partiellement satisfait, cela représente quand même un impact de huit millions d'euros pour l'officine, 1,6 million de marge plus les remises génériques, et cela envoie surtout le message suivant : on continue les baisses de prix sur les génériques alors que nous sommes en période d'inflation et de pénurie », déplore-t-il.
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