Cela ne fait plus aucun doute, l'autotest fait désormais partie intégrante de la stratégie de dépistage du Covid-19. Nouvel élément qui vient confirmer ce constat : les pharmaciens vont devoir distribuer des autotests aux salariés exerçant dans les écoles, les collèges, les lycées et les structures périscolaires.
Sur présentation d'une attestation professionnelle remise par l’employeur et d’une carte d’identité, ces professionnels pourront bénéficier de 10 autotests par mois et par personne (seulement deux autotests pour le mois de janvier avec un code PMR à 9,02 € et un honoraire de dispensation de 2 € soit 11,02 euros, précise l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO)). Pour février et mars, les autotests seront facturés avec un code PMR à 37,10 € TTC, soit 3,51 € par autotest, (à cela s'ajoute un honoraire de dispensation de 2 €).
C'est dans un arrêté publié au « Journal officiel » du 22 janvier que cette mesure a été annoncée. Un texte qui a entériné une autre décision, et non des moindres, la prolongation de l'autorisation de vente des autotests en GMS jusqu'au 15 février, soit deux semaines supplémentaires. Le retour au monopole pharmaceutique sur ce produit attendra donc un peu. « Ce n’est pas dramatique, tempère Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). À condition, comme il est bien précisé dans l’arrêté, que ce soit bien limité à une seule fois », nuance-t-il. Si le gouvernement a décidé d'accorder un délai de 15 jours aux GMS, c'est essentiellement pour permettre à ces dernières d'écouler leurs stocks, explique Philippe Besset. L'exécutif pense également que « cela réduit le risque de rupture et que cela enlève de la pression sur les pharmacies alors que les bénéficiaires d’autotests pris en charge viennent d’être élargis », complète le président de la FSPF.
Seulement pour aider les GMS à écouler leurs stocks ?
De son côté, L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a tout de même du mal à digérer ce "sursis" accordé aux GMS. « Si cette mesure a été prise uniquement pour permettre aux GMS d'écouler leurs stocks, alors pourquoi n'est-ce pas lié à une interdiction d'approvisionnement entre le 1er et le 15 février ? Si c'est juste pour écouler des stocks il ne doit pas y avoir d'approvisionnements possibles », observe Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO. Il espère que la DGCCRF mènera des contrôles durant la première quinzaine de février pour vérifier que les grandes surfaces ne constituent pas de nouveaux stocks.
Pour le président de l'USPO, il existe un moyen de remporter définitivement la bataille de l'autotest contre les GMS et ce sont les pharmaciens qui détiennent la clef du succès. « L'autotest fait aujourd'hui vraiment partie de la stratégie de dépistage du gouvernement, il ne faut plus qu'il y ait encore des pharmaciens qui n'en dispensent pas la semaine prochaine. Ayez-en en stock, approvisionnez les patients et faites le travail de suivi. C'est ça qui peut nous aider à faire en sorte qu'il n'y ait plus d'autotests en GMS le 15 février. »
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