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Affaire Urgo : Agnès Firmin Le Bodo sur la sellette, des noms évoqués pour lui succéder

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Publié le 02/01/2024

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Tout juste nommée ministre de la Santé, par intérim, suite à la démission d'Aurélien Rousseau, Agnès Firmin Le Bodo est accusée d'avoir reçu des cadeaux de l'entreprise pharmaceutique Urgo entre 2015 et 2020 en tant que titulaire d'une pharmacie du Havre. Une affaire qui rend plus qu'incertain son maintien au sein du gouvernement.

Selon les révélations de « Mediapart », Agnès Firmin Le Bodo aurait précisément reçu pour 20 000 euros de cadeaux, notamment des bouteilles de champagne et des montres de luxe, de la part du laboratoire Urgo. Une affaire qui entache l'image des pharmaciens et n'a pas manqué de faire réagir les représentants de la profession. Tout en insistant sur le fait que l'entreprise Urgo s'est rendue coupable de « pratiques commerciales non conformes à la réglementation et trompeuses vis-à-vis des pharmaciens », le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, a voulu rappeler que les pharmaciens qui avaient accepté les cadeaux de ce laboratoire avaient commis « une faute » qu'ils devaient désormais « assumer ». Concernant l'actuelle ministre de la Santé, Philippe Besset ne voit pas comment celle-ci pourrait être totalement concentrée sur les nombreux dossiers dont elle est censée avoir la charge « Je pense qu'elle va devoir se consacrer à sa défense », a-t-il sobrement commenté.

De son côté, Agnès Firmin Le Bodo s'est exprimée en marge d'une visite le 31 décembre au CHU de Rouen. La titulaire havraise s'est dite « très sereine sur le fond de l'affaire », selon des propos rapportés par « France info ». « Il n’y a ni conflit d’intérêts, ni avantage en nature, ni cadeau, il y a des négociations commerciales », estime-t-elle. « Comme 8 000 de mes anciens confrères, je vais être entendue dans l’affaire dite Urgo. Je préfère répondre sur le fond aux autorités compétentes, les réseaux sociaux ne sont pas les juges », a-t-elle ensuite ajouté.

L'avenir de la ministre est toutefois plus qu'incertain, s'il n'est pas déjà scellé, comme l'annoncent déjà certains médias. Au-delà de l'implication d'Agnès Firmin Le Bodo dans l'affaire Urgo, qui pourrait la conduire à quitter définitivement le gouvernement, (et donc à ne pas retrouver son précédent poste de ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé), un remaniement d'ampleur semble se profiler au sein de l'exécutif, comme le laisse notamment supposer l'annulation du conseil des ministres initialement prévu ce 3 janvier. La Première ministre, Élisabeth Borne pourrait quitter son poste. Parmi les noms évoqués pour le ministère de la Santé, celui de Nicolas Revel, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et ancien directeur général de la Caisse nationale d'assurance-maladie ou celui du médecin et député Philippe Juvin. Deux personnalités régulièrement pressenties ces derniers mois pour occuper le poste. Autre candidat, le député Frédéric Valletoux, à l'origine du projet de loi récemment adopté sur l'accès aux soins. Plus inattendu, le nom d'Agnès Buzyn, ministre de la Santé entre 2017 et 2020, circule également, comme le confirme le journal « Libération ». Un retour qui ne manquerait pas de surprendre…

 


Source : lequotidiendupharmacien.fr