Pour continuer la lutte contre le Covid-19 et répondre aux réticences de certains Français à recevoir un vaccin à ARNm tel que celui de Pfizer-BioNTech et Moderna, la Haute Autorité de santé (HAS) fait évoluer la stratégie vaccinale française. Si elle continue de préférer les vaccins à ARNm qui ont fait leurs preuves en termes d’efficacité et de sécurité, y compris contre le variant Omicron, elle considère que le tout dernier vaccin anti-Covid approuvé par l’Agence européenne du médicament (EMA), Nuvaxovid de Novavax, est une alternative efficace à proposer aux personnes réticentes à recevoir un vaccin à ARNm, au même titre que le vaccin de Janssen (voir l'encadré).
En effet, si plus de 53,5 millions de Français ont reçu au moins une dose vaccinale, il reste un peu moins de 5 millions de personnes de 12 ans et plus qui n’ont reçu aucune dose. Outre les antivax affirmés et les personnes éloignées du système de soins, il existe une frange non négligeable de la population qui hésite par crainte des vaccins à ARNm. À ceux-là s’ajoutent les Français pour lesquels les vaccins de Pfizer et Moderna sont contre-indiqués, par exemple après un effet indésirable grave lors d’une précédente injection.
Bientôt disponible
La HAS recommande donc, dans ces cas précis, de proposer le vaccin Nuvaxovid dès lors qu’il sera disponible en France, soit à partir de la semaine du 21 février selon les informations fournies par la Direction générale de la santé (DGS). Exception à la règle : dans l’attente de données complémentaires, les femmes enceintes doivent continuer à être vaccinées avec un vaccin à ARNm.
Nuvaxovid est un vaccin à protéine recombinante qui utilise la protéine Spike du SARS-CoV-2 associée à un adjuvant et se conserve à une température « classique » comprise entre 2 °C et 8 °C pendant 6 mois. Il peut être utilisé pour la 1e et la 2e injection du schéma initial (intervalle de trois semaines) chez toute personne de 18 ans et plus. Il peut aussi être administré selon un protocole hétérologue, c’est-à-dire après une première injection réalisée avec un autre vaccin quel qu’il soit. En revanche, il ne peut pas être utilisé pour la dose de rappel, n’ayant pas encore été évalué par l’EMA dans ce cadre. Selon la HAS, les données de tolérance « sont satisfaisantes » et Nuvaxovid présente une « très bonne efficacité » contre les formes symptomatiques de Covid-19 (environ 90 %), en particulier contre les formes sévères (près de 100 %). L’efficacité à long terme, contre la transmission et contre les variants Delta et Omicron (qui ont émergé après la fin du suivi des essais cliniques) reste cependant à confirmer.
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