À Nantes, le cortège a été marqué par les huées devant la pharmacie de la Madeleine, juste en face le CHU, qui a choisi d’éteindre sa croix mais de rester ouverte.
« Il y a les urgences à gérer, les sorties de maternité. Je savais que j’allais être huée. Je ne manifeste pas, je ne baisse pas le rideau mais je ne suis pas contre les manifestants. Je trouvais ça trop juste d’avoir une seule pharmacie réquisitionnée dans la ville, je pensais l’être. Fermer ou ouvrir, il n’y a pas de position intermédiaire. Imaginez si les infirmières arrêtaient de travailler dans les hôpitaux », se justifie avec calme la titulaire, Mélanie Bonal, auprès du « Quotidien du pharmacien ». Devant son officine et sous un soleil prometteur, ce sont quelque 600 officinaux qui ont défilé et crié « solidarité ! ». Avant de reprendre les slogans plus classiques du jour : « Pénurie ça suffit ! » « Pharmacie menacée, population en danger »
Avec 94 % de participation à la grève, la Loire-Atlantique n’est pas le meilleur département de la région des Pays de la Loire. « Nous n’avons pas l’habitude de faire grève, la dernière date de 2014. Les 94 % c’est notamment dû au fait que nous avons des pharmacies de centres commerciaux qui ne veulent pas jouer le jeu car elles ont des pénalités si elles ferment », explique Philippe Grandon, coprésident du Syndicat des pharmaciens de Loire-Atlantique. Ainsi la pharmacie du centre commercial d’Atlantis à Nantes a symboliquement fermé un rideau sur deux. Philippe Grandon, ainsi que son co-président Denis Millet, également secrétaire général de la FSPF, leur vice-présidente Sylvie Vincent Linder et la présidente de la Chambre syndicale des pharmaciens de Vendée Lucile Verhaeghe, ont été reçus à la CPAM. « On a senti une bonne écoute de quelqu'un qui connaît la CNAM. Il va relayer toute notre colère à la CNAM », résume Denis Millet, qui se disait par ailleurs agréablement surpris de voir tant de manifestants à Nantes dès 10 heures, des titulaires, des adjoints, des préparateurs et des étudiants. À 13 heures, les négociations étaient toujours en cours pour décrocher un rendez-vous en préfecture.
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