Selon un sondage mis en ligne sur le site « Le Quotidien du pharmacien », seuls 17 % des répondants indiquent qu’ils vont vacciner les enfants de 5 à 11 ans contre le Covid-19. L’autorisation de vacciner cette tranche d’âge ne remporte pas l’adhésion de la profession à ce stade. Annoncée le 20 janvier par le Premier ministre, Jean Castex, qui expliquait vouloir élargir les effecteurs de la vaccination pédiatrique contre le Covid-19 - jusqu’alors réservée aux médecins – aux pharmaciens, infirmiers et sages-femmes, cette décision inattendue s’est d’abord concrétisée par l’ouverture des commandes à ces trois professions supplémentaires les 24 et 25 janvier, puis par la publication d’un arrêté confirmant l’extension de leurs compétences vaccinales deux jours plus tard (et auquel ne figurent pas les préparateurs).
Interrogés, les syndicats n’ont pu donner d’estimations quant à l’implication future des confrères, mais espéraient que la profession se saisirait de cette opportunité pour appuyer leurs demandes d’élargir les compétences vaccinales de l’officine au-delà de la grippe et du Covid. Après avoir partagé des chiffres élevés concernant les commandes de vaccins pédiatriques effectuées les 24 et 25 janvier derniers, le ministère de la Santé a revu à la baisse ses annonces.
À l’école
Si le nombre de vaccins pédiatriques commandé est correct, à savoir 85 000 doses (+120 % par rapport à la semaine précédente où seuls les médecins étaient autorisés à les réserver), celui des effecteurs est beaucoup plus bas qu’annoncé. Ainsi, ce sont 1 699 officines qui ont passé commande ces deux jours-là (et non 9 000), 1 675 médecins (et non 12 000), 316 infirmiers (et non 4 000) et 16 sages-femmes. Le ministère reconnaît une confusion avec le nombre d'effecteurs total ayant passé commande ces jours-là pour l'ensemble des vaccins disponibles, et non seulement ceux réservés aux enfants. Ce sont donc 10 % des pharmacies qui ont réservé des doses pédiatriques et non la moitié des 18 000 pharmacies qui vaccinent contre le Covid, comme précédemment annoncé.
Un chiffre davantage en harmonie avec les résultats du sondage du « Quotidien ». Parmi les commentaires laissés par les répondants, il ne ressort pas d’opposition nette à vacciner les enfants, mais plutôt des difficultés à intégrer cette mission supplémentaire dans un emploi du temps déjà serré « avec des équipes épuisées et restreintes » et l’impossibilité « de recruter », comme le souligne Sylvie Anne B. S’y ajoute la contrainte de « grouper 10 rendez-vous », note Hervé C, pour utiliser le flacon de 10 doses de Pfizer pédiatrique sans perte, dans un contexte où les parents montrent peu d’enthousiasme à faire vacciner leurs enfants. C’est pourquoi Marie Odile M. suggère aux pouvoirs publics d’orienter cette vaccination, toujours avec l’accord des parents, « là où se trouvent les enfants », à savoir « à l’école ».
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