Avec 30 Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) pour 188 200 habitants, la Meuse détient la palme nationale de la plus forte densité de MSP par habitant. Elle compte 3 CPTS dont celle du Nord-Meusien, créée en 2022 et présidée par Christophe Wilcke, pharmacien à Spincourt et par ailleurs président de plusieurs structures officinales, dont l'URPS-pharmaciens du Grand Est. Les MSP attirent de nombreux internes en médecine générale dans la Meuse, lesquels y restent souvent ensuite, à l'image de ceux de la MSP de Spincourt, voisine immédiate de la pharmacie. « En tant que maître de stage, j'ai été à l'origine de trois installations sur place », explique le Dr Jean-Marie Hubert, arrivé ici en 2016. Un beau score, quand on sait que Spincourt compte 840 habitants et que ce secteur très rural compte aujourd'hui plus de médecins qu'il y a dix ans. De plus, épaulés par le Département, tous les soignants participent à la trentaine de projets innovants du programme « e-Meuse Santé », qui concerne l'accès aux soins, les maladies chroniques, le maintien à domicile et la prévention.
Miser sur les relations humaines
Pour mieux faire connaître les atouts de la Meuse, les CPTS du Barrois et du Nord-meusien ont élaboré le site https://pro-sante.meuse.fr et la campagne « Installe toi en Meuse », qui ont été présentés à Verdun le 12 mars. Les candidats à une installation y trouvent des informations précises et pratiques sur les postes disponibles et leurs perspectives, tant en libéral qu’à l’hôpital ou dans le médico-social, ainsi que sur les aides possibles. À cela s’ajoute une réelle habitude de coopérer, parfois encore plus avancée dans des communes de moins de 500 habitants, notamment en Woëvre et en Argonne, que dans des centres plus importants : « Ici, la relation humaine fonctionne vraiment », observe Jérôme Dumont, président du Conseil départemental de la Meuse, tandis que Christophe Wilcke cite, entre autres, la bonne adhésion des médecins comme des pharmaciens aux protocoles angines et cystites.
Reste que si la Meuse échappe à « l'effondrement de la démographie de santé » observé dans certains départements, la situation des pharmacies n'est pas rose pour autant : elle ne compte plus que 56 officines, soit 16 % de moins qu'en 2005, et deux ou trois d'entre elles pourraient prochainement baisser le rideau. Le Département se mobilise aussi pour les aider à trouver un repreneur, tandis que les pharmaciens espèrent que de jeunes confrères découvriront, grâce à cette campagne, l'intérêt et les avantages à s'installer en Meuse.
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