À l’initiative d’Isabelle Valentin (LR), une résolution non contraignante a été adoptée hier par les députés, à l’unanimité, demandant au gouvernement une « stratégie globale » de production et de recyclage des masques sanitaires. Pour la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, cette résolution « arrive un peu tard ».
L’Assemblée nationale a parlé d’une seule voix jeudi, affirmant que « la relocalisation et la création d’une filière française de production de masques de protection sanitaire représentent désormais un enjeu de souveraineté, afin que notre nation puisse faire face à d’éventuelles pandémies ». C’est pourquoi les députés demandent au gouvernement une « stratégie globale » de production, mais aussi de recyclage de ces masques « en raison des enjeux écologiques ».
La ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a cependant estimé que cette résolution « arrive un peu tard », l’État ayant déjà déployé de sérieux efforts pour relancer la filière française « en un temps record ». Ainsi, la production française de 3,5 millions de masques hebdomadaires début 2020 a été « multipliée par 30 ». Reste désormais à « la faire vivre », ajoute la ministre. C’est d’ailleurs l’une des problématiques soulevées par plusieurs députés : malgré les efforts de l’État, une grande partie des masques continuent d’être importés pour des raisons de coûts.
Selon Isabelle Valentin, « aujourd’hui, la France produit environ 100 milliards de masques jetables par semaine et ne les vend pas car le secteur public commande toujours à l’étranger et même parfois de façon déguisée avec des entreprises françaises qui importent de Chine. Les consommateurs n’ont pas joué le jeu mais, pire, l’État et les collectivités territoriales n’ont pas davantage passé commande ». C’est dans ce cadre que Karine Lebon, pour le groupe communiste, a appelé à « pérenniser la filière » française, passé de quatre producteurs en janvier 2020 à une trentaine aujourd’hui, « en mettant à contribution la commande publique ».
Avec l'AFP.
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