La surcharge administrative « pourrit la vie » des pharmaciens. Un état de fait qui n’a eu de cesse de s’amplifier au fil des années et qui contribue au mal-être de la profession. Première cause : la gestion du tiers payant au comptoir, incluant la prise en compte de plus de 90 caisses primaires d’assurance-maladie (CPAM) et plus de 2 000 mutuelles, avec lesquelles la vérification des droits des bénéficiaires peut virer au casse-tête, voire s’avérer impossible. À cela s’ajoutent des difficultés d’usage propres aux spécificités de l’aide médicale d’État (AME) et de la complémentaire santé solidaire (CSS). Et cela sans même parler des incidents de paiement.
Des exemples de ce type, Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, en a foison. Et de citer la réclamation d’un indu par la CPAM de Vendée en novembre, plus de trois mois après l’acte visé, pour absence de scannérisation d’ordonnance (SCOR) alors qu’il s’agissait de la réalisation d’un test antigénique, mission que le pharmacien peut pratiquer sans ordonnance. Le problème a été levé après avoir contacté la CPAM qui a regretté un « envoi automatique » de réclamation, mais le résultat est là : Pierre-Olivier Variot a passé plus d’une heure à résoudre un problème qui n’avait pas lieu d’être. « Ces demandes des CPAM à fournir des pièces complémentaires ou qui réclament un indu, c’est notre quotidien, déplore le président de l’USPO. Sans aucune amélioration, j’ai indiqué à l’assurance-maladie que j’allais finir par appeler les confrères à arrêter le tiers payant. »
Difficultés de recrutement
Car, insiste Pierre-Olivier Variot, ces tâches chronophages sont bien le fait des partenaires institutionnels et sont « de plus en plus transférées aux pharmacies », alors que ces dernières connaissent de fortes difficultés de recrutement et que leur rôle de santé publique ne cesse de se développer (vaccination, dépistage, entretiens pharmaceutiques…). Il est donc indispensable de « revoir la multitude règles de prescription et de dispensation », devenues « inapplicables » par les pharmaciens et par les médecins, libéraux comme hospitaliers. Le syndicat souhaite qu’un groupe de travail interprofessionnel dédié soit constitué pour simplifier ce mille-feuille de règles.
Tout comme les médecins peuvent bénéficier d’assistants médicaux pour les soulager des tâches administratives, Pierre-Olivier Variot demande que de tels métiers intermédiaires soient aussi considérés pour l’officine. « Peut-être faut-il une nouvelle catégorie de professionnels de façon à laisser pharmaciens et préparateurs au comptoir. Le temps devient rare alors qu’on en a besoin pour mettre en œuvre les nouvelles missions. » Il est donc « urgent d’éviter toute complexification inutile et la multiplication des exceptions ».
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