Le projet est ambitieux. L’Institut Curie envisage de créer une structure entièrement dédiée aux cancers de la femme qui associera toutes les expertises médicales, paramédicales et scientifiques, ainsi que l’industrie et les associations de patientes. Elle sera centrée à la fois sur la recherche, le soin, la prévention, la formation et le transfert de technologies. Car il s’agit désormais d’intensifier l’innovation tout comme les expertises de recherche et de soins dans la lutte contre ces cancers qui touchent chaque année 76 000 femmes en France. La majorité d’entre elles sont atteintes d’un cancer du sein, diagnostiqué chez 60 000 femmes par an (âge médian 63 ans), qui fera dès la semaine prochaine l’objet de la campagne annuelle « Octobre rose ». Dix ans après le premier diagnostic, 15 à 20 % de ces cas récidivent. Parmi eux, les cancers du sein dits triple négatif, les plus à risque de rechute (20 à 30 %).
Des taux de survie très contrastés
Le deuxième cancer féminin le plus fréquent est celui de l’endomètre qui touche 8 220 femmes par an, à un âge médian de 68 ans. Il est suivi du cancer de l’ovaire. Il comptabilise 5 200 nouveaux cas par an mais le taux de survie à 5 ans (40 %) et à 10 ans (32 %) est le plus faible. D’une prévalence plus réduite, avec 3 900 cas par an, les cancers du col et du vagin (HPV induits) touchent des femmes plus jeunes (âge médian 53 ans), les taux de survie à 5 ans étant respectivement de 86 % et 65 %. Enfin les cancers de la vulve frappent un millier de femmes chaque année à un âge médian de 77 ans. Pour ce cancer, les taux de survie sont très contrastés en fonction du stade à la prise en charge.
La structure en projet visera aussi à mieux comprendre les récidives et, de manière plus large, la survenue de ces six cancers en fonction de l’impact des spécificités de l’horloge biologique des femmes, un élément déterminant pour mieux prévenir l’apparition des cancers chez les patientes à risque. Ce projet sera piloté par la Dr Anne Vincent-Salomon, pathologiste, spécialiste des cancers féminins et responsable du pôle de médecine diagnostique et théranostique de l’Institut Curie. En tant que premier centre européen de prise en charge du cancer du sein, mais aussi premier centre de lutte contre le cancer en nombre de patients traités, l’Institut Curie concentre déjà deux tiers de ses effectifs sur les cancers féminins et pas moins de 30 équipes de chercheurs. C’est donc en toute logique que la nouvelle structure intégrera toutes les ressources pluridisciplinaires de l’Institut Curie et des établissements de l’université Paris Sciences & Lettres (PSL). Ce futur pôle d'excellence sera soumis pour financement à l’appel à projet pour créer de nouveaux IHU (Instituts hospitalo-universitaires), prévu dans le Plan France 2030, qui se clôturera le 7 novembre.
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