À partir du 17 mai, suite à une décision du Conseil d’État, les pharmacies en ligne françaises pourront payer pour communiquer sur Internet et recourir à un référencement payant sur Google. Une démarche qui devrait cependant rester limitée aux plus grosses d’entre elles.
Les pharmaciens détenant un site d’e-commerce ont un mois et demi pour acheter mots-clés et autres outils de communication sur Internet. Le Conseil d’État, saisi par un pharmacien en ligne français, a en effet rendu un avis le 17 mars selon lequel l’État français avait deux mois pour abroger l’arrêté du 28 novembre 2016 relatif aux règles techniques applicables aux sites internet de commerce électronique de médicaments (article L. 5125-39 du code de la santé publique), qui interdit aux pharmacies en ligne de recourir au référencement payant dans les moteurs de recherche et les comparateurs de prix.
La plus haute instance judiciaire française a jugé que les officinaux étaient pénalisés face à leurs confrères européens, certains utilisant sans vergogne cette faille pour concurrencer les pharmaciens français sur leur propre sol. Les cyber-pharmaciens français vont donc pouvoir accroître leur visibilité sur le net et élaborer leur communication à l’intention des internautes.
Cette démarche a toutefois un prix qui n’est pas à la portée de tous les e-pharmaciens, comme le remarque Cyril Tétart, président de l’Association française des pharmaciens en ligne (AFPEL). Selon lui, le référencement payant est 20 à 30 fois plus élevé que le référencement naturel qui, lui, revient à environ 2 000 euros par mois. « Quand on sait qu’un euro investi dans le référencement payant rapporte autant en chiffre d’affaires, on est loin d’un retour sur investissement, en tout cas à court terme », précise-t-il. L’AFPEL se satisfait néanmoins de cette avancée qui fait écho au jugement de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) du 1er octobre 2020. L’instance européenne avait en effet estimé que l’État français n’a pas fait la démonstration de l’impérieuse nécessité d’interdire le référencement payant.
Pour autant, les combats des pharmacies en ligne françaises sont loin d’être achevés. Car s’ils disposent désormais de plus de liberté pour communiquer sur Internet, les e-pharmaciens ne peuvent toujours pas disposer d’entrepôt « déporté ». De même, ces pharmaciens qui réalisent 60 % de leur activité en parapharmacie n’ont toujours pas vu aboutir leur troisième revendication qui consiste à décorréler chiffre d’affaires et nombre de pharmaciens à employer.
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