Une fois de plus, la réunion de négociations salariales entre partenaires sociaux s’est soldée sur une fin de non-recevoir. Les propositions de l'Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ne conviennent toujours pas aux représentants des salariés. Prochain rendez-vous au mois de novembre.
Il faudra attendre le 18 novembre, c’est-à-dire exactement un mois, pour que les partenaires sociaux s’assoient à nouveau à la table des négociations concernant les salaires. D’ici là, la situation est, une nouvelle fois, gelée. Aucun accord n’a pu aboutir ce matin entre les syndicats de titulaires et les représentants de salariés à l’issue de cette neuvième CPPNI. Pour l’USPO, il n’est pas question d’accéder aux revendications des syndicats de salariés. « Nous maintenons notre proposition à 0, 8 %, les résultats économiques sont mauvais au premier semestre et ils le seront également au second », déclare Daniel Burlet, chargé des affaires sociales auprès de l’USPO. Il tacle au passage l’accord conventionnel que son syndicat n’a pas signé et qui « ne rapportera rien ». Il n’attend pas davantage d’amélioration pour les finances officinales du côté du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. L’ensemble de ces paramètres pousse le syndicat à la raison, chaque hausse de 1 % du point coûtant 55 millions d’euros au réseau officinal.
De son côté la FSPF, a tenté une nouvelle fois d’avancer sa proposition de hausse différenciée entre cadres et non-cadres. Face aux refus des salariés, le syndicat a finalement proposé une hausse de 1,6 % pour tout le monde. « Notre mandat ne nous permettait pas de proposer davantage, explique Philippe Denry, vice-président de la FSPF. Nous avons donc proposé une augmentation de 1,6 % pour tous, tout en proposant de se revoir en janvier ou février pour éventuellement réévaluer cette hausse. Les syndicats de salariés ont refusé », résume Philippe Denry.
Accepter une hausse de 1,6 % n’était pas entendable pour les représentants de salariés, qui ont donc préféré dire non dans l’espoir d’obtenir mieux. David Brousseau, délégué général FO pour la pharmacie, retrace le chemin parcouru. Au début des négociations, son syndicat avait posé sur la table une revendication à 6 %. Il assure aujourd’hui avoir fait tout ce qui était en sa possession pour assurer un équilibre entre les pressions des syndicats patronaux et les justes demandes des équipes officinales. « Dans un contexte où les salariés n’ont rien obtenu en 2021 lorsque les finances étaient à flot, il est aujourd’hui encore plus difficile d’entendre les propositions des syndicats de titulaires. » 1,8 % de hausse sera donc le dernier mot du syndicat qui pourrait alors assurer sa signature le 18 novembre. À condition, rappelle David Brousseau, qu’il obtienne des promesses pour inscrire à l’ordre du jour de la CPPNI du 16 décembre, le dossier prévoyance-santé ou encore à un horizon plus lointain, la révision de la grille tarifaire.
Accepter les propositions formulées ce vendredi 18 octobre par les syndicats de titulaires, ce n’était tout simplement pas possible, selon Christelle Degrelle, préparatrice et représentante du syndicat CFE-CGC. « Tant que le coefficient 4 n’est pas au niveau du plafond de la Sécurité sociale, hors de question de dissocier cadres et non-cadres, précise-t-elle. Une hausse de 1,6 %, cela ne résout absolument pas le problème posé par la hausse du SMIC de 2 % dès le 1er novembre. » Si les représentants des titulaires évoquent les difficultés économiques du réseau pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas faire mieux, Christelle Degrelle estime que les employeurs ne prennent pas conscience des efforts que font aujourd’hui les salariés de l’officine. « Les titulaires ont demandé et obtenu des nouvelles missions qui génèrent du chiffre d’affaires et donnent lieu à une rémunération. Les adjoints et les préparateurs assument, eux, ces missions, ils se forment pour cela et ne sont pas augmentés en conséquence. Quand on voit cela, il ne faut pas s’étonner ensuite que le métier ne soit pas attractif », souligne-t-elle.
Trouver un accord lors de la prochaine CPPNI du 18 novembre s’avère impératif pour éviter une année blanche. Le président de la FSPF, Philippe Besset indique qu’il proposera « au conseil d’administration un point qui peut être acceptable par les organisations syndicales de salariés, auquel cas la revalorisation serait possible dès le 1er novembre. Je contacterai aussi le président de l’USPO pour voir si l’on peut s’accorder pour cette année. Nous avons une grille des salaires qui est en dessous du SMIC et nous avons la responsabilité de ne pas passer cette année sans parvenir à un accord », conclut-il.
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