L’AFIPA défend l’idée d’un parcours de soins officinal, s’appuyant sur la compétence du pharmacien pour faciliter le parcours du patient, mieux répondre à ses besoins, désengorger la médecine de ville et les urgences… Et cela sans pénaliser le patient financièrement, grâce à l'intervention des complémentaires santé, et en toute sécurité, par l’utilisation du dossier pharmaceutique (DP). Avec l'arrivée de ces « paniers de soins », le pharmacien deviendrait plus que jamais l’aiguilleur du système de santé. Une idée qui a déjà traversé l’esprit des pharmaciens par le passé : en juillet 2009, le Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO) avait signé un partenariat avec AGF-Allianz (désormais Allianz), permettant à son million d'assurés de bénéficier d'un conseil officinal gratuit tout en rémunérant le pharmacien (5 euros) pour la rédaction d'une fiche conseil récapitulant médicaments dispensés, posologie et toute observation utile. Une facture remise à l’assuré lui permettait ensuite de demander la prise en charge des produits d’automédication dispensés.
Aujourd’hui, de nouveaux partenariats poursuivent le même objectif, comme celui passé entre l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et l’opérateur de tiers payant Carte Blanche pour proposer un service de médication officinale accompagnée comprenant 13 paniers de soins correspondant aux pathologies les plus courantes. Cette offre est proposée aux 43 assurances complémentaires clientes de Carte Blanche avant un déploiement à l’officine envisagé au 1er janvier prochain. La prise en charge officinale s’appuiera sur des arbres décisionnels et donnera lieu à une dispensation dans le cadre d’un panier de soins et d’un forfait annuel alloué par l’assureur complémentaire. Ces forfaits existent déjà mais « sont très peu utilisés par les patients » et la démarche pour obtenir la prise en charge est « fastidieuse au regard du bénéfice retiré ». C’est l’obstacle à lever, selon le président de l’USPO, Gilles Bonnefond : éviter l’édition d’une facture par le pharmacien pour envoi postal par l’assuré et pouvoir faire le tiers payant après contrôle des droits en ligne.
Égalité de parcours
C’est sur ce point qu’insiste Alain Grollaud, président de la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies FEDERGY, en présentant une offre de panier de soins pour des produits et certains services non remboursés qui devrait être disponible début 2021. « Le but est de pouvoir interroger les droits des patients au comptoir grâce à Visiodroits et un autre opérateur de tiers payant, en concertation avec les mutuelles », explique Alain Grollaud. Le forfait serait d’environ 50 euros par an, avec des paniers de soins limités à 15 euros par pathologie, panier qui pourrait prendre en charge certains services tels que la vaccination ou les tests de prévention comme le dépistage du cancer colorectal.
« Envoyer tout le monde chez le médecin pour avoir une prescription et un permis à remboursement, ce n’est plus possible, lance Gilles Bonnefond. Il faut réorganiser les parcours de soins. Le patient qui a un rhume et qui va directement en pharmacie, il paye et sa mutuelle ne sert à rien. S’il va aux urgences ou chez le médecin, il ne paye rien. Les deux parcours ne sont pas à égalité et il faut que cela change. »
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